Côte d’Ivoire : la petite criminalité chinoise dans le viseur des autorités.

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Les autorités ivoiriennes ont décidé de renforcer la lutte contre la petite criminalité chinoise, qui sévit notamment dans le secteur du commerce et de l’artisanat. Plusieurs opérations de contrôle et de saisie ont été menées ces derniers mois, visant à démanteler des réseaux de contrefaçon, de fraude fiscale et de travail illégal.

Selon le ministère du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des PME, environ 10 000 ressortissants chinois vivent et travaillent en Côte d’Ivoire, dont la moitié dans la capitale économique, Abidjan. Si certains d’entre eux sont installés légalement et contribuent au développement du pays, d’autres se livrent à des activités illicites, au détriment des commerçants et artisans locaux.

« Nous avons constaté que certains Chinois importent des produits de mauvaise qualité, qui ne respectent pas les normes ivoiriennes, et qui concurrencent déloyalement les produits locaux », explique à Jeune Afrique un responsable du ministère du Commerce. « Ils vendent aussi des produits contrefaits, portant atteinte aux droits de propriété intellectuelle des marques ivoiriennes et internationales », ajoute-t-il.

En outre, ces commerçants chinois sont souvent accusés de pratiquer la fraude fiscale, en ne déclarant pas leurs revenus, en utilisant des fausses factures ou en recourant au système informel de transfert d’argent. Selon une étude de la Chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire, citée par RFI, le manque à gagner pour l’État ivoirien serait de plus de 100 milliards de francs CFA par an.

Enfin, certains Chinois emploient des travailleurs clandestins, originaires de leur pays ou d’autres pays africains, dans des conditions précaires et en violation du code du travail ivoirien. Ces travailleurs sont souvent exploités dans des ateliers de confection, de coiffure, de réparation de téléphones ou de fabrication de meubles.

Face à cette situation, les autorités ivoiriennes ont décidé de réagir, en collaboration avec l’ambassade de Chine à Abidjan. Plusieurs opérations de contrôle et de saisie ont été menées ces derniers mois, notamment dans les quartiers de Treichville, d’Adjamé et de Yopougon, où se concentrent les commerces chinois. Des centaines de produits contrefaits, de matériels non conformes ou de marchandises non dédouanées ont été saisis et détruits. Des amendes et des fermetures administratives ont été infligées aux commerçants fautifs. Certains ont même été expulsés du territoire ivoirien.

Ces mesures visent à assainir le secteur du commerce et de l’artisanat, et à protéger les intérêts des consommateurs, des producteurs et des artisans ivoiriens. Elles visent aussi à prévenir l’escalade de la violence, qui a déjà éclaté par le passé entre les commerçants chinois et ivoiriens. En 2016, des affrontements avaient fait plusieurs blessés à Abidjan, après que des Chinois avaient été accusés d’avoir tué un Ivoirien lors d’une altercation.

Les autorités ivoiriennes appellent donc les ressortissants chinois à respecter les lois et les règlements du pays, et à s’intégrer harmonieusement à la population locale. Elles soulignent par ailleurs que la coopération entre la Côte d’Ivoire et la Chine reste positive et fructueuse, notamment dans les domaines des infrastructures, de l’énergie, de l’agriculture et de la santé.

Auteur : CB

Source : Lementor.net

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