CEDEAO : Alassane Ouattara appelle au dialogue après le retrait du Burkina, du Mali et du Niger.

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Le président ivoirien Alassane Ouattara a exprimé sa préoccupation face à la décision du Burkina Faso, du Mali et du Niger de se retirer de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), lors du sommet extraordinaire qui s’est tenu le 24 février à Abuja, au Nigeria. Il a plaidé pour une solution négociée et pacifique, afin de préserver l’unité et l’intégration régionales.

Un retrait aux conséquences multiples

Le 27 janvier, les trois pays du Sahel ont annoncé conjointement leur retrait immédiat et sans délai de la CEDEAO, invoquant des raisons de souveraineté, de sécurité et de développement. Ils ont également dénoncé l’ingérence de certains pays membres, notamment la France, dans leurs affaires internes. Cette décision a provoqué la stupeur et l’inquiétude au sein de la communauté internationale, qui craint une aggravation de la crise sécuritaire et humanitaire dans la région, ainsi qu’un isolement économique et politique des trois pays.

Le président Ouattara a rappelé que ce retrait était « lourd de conséquences » pour le modèle d’intégration et les objectifs de développement de la CEDEAO, qui regroupe 15 pays et plus de 300 millions d’habitants. Il a souligné que la libre circulation des personnes, des biens et des services, ainsi que la monnaie unique, étaient des acquis précieux pour le progrès et la stabilité de l’Afrique de l’Ouest. Il a également évoqué les risques de contagion du terrorisme et du désordre politique, qui menacent déjà plusieurs pays de la région, comme la Guinée, le Togo ou la Sierra Leone.

Un appel au dialogue et à la solidarité

Face à cette situation, le président ivoirien a appelé au dialogue et à la solidarité entre les pays membres de la CEDEAO. Il a proposé que la « Troïka des Chefs d’État », composée des présidents du Togo, du Bénin et de la Sierra Leone, soit mandatée pour entamer des discussions avec les autorités du Burkina Faso, du Mali et du Niger, afin de les convaincre de revenir sur leur décision. Il a salué les efforts de médiation du président togolais Faure Gnassingbé, qui ont permis la libération du fils du président nigérien Mohamed Bazoum, détenu par des rebelles depuis le coup d’État du 18 janvier.

Le président Ouattara a également réaffirmé son soutien aux pays du Sahel, confrontés à une menace djihadiste sans précédent. Il a réitéré la solidarité de la Côte d’Ivoire, qui participe à la force conjointe du G5 Sahel, aux côtés du Burkina Faso, du Mali, du Niger et du Tchad. Il a plaidé pour une coordination renforcée entre les acteurs régionaux et internationaux, notamment l’Union africaine, l’Union européenne, les Nations unies et la France, pour lutter efficacement contre le terrorisme et ses causes profondes.

Le président Ouattara a conclu son discours en exprimant sa confiance dans la capacité de la CEDEAO à surmonter cette crise et à préserver son ambition de bâtir une communauté économique stable et prospère pour les peuples de l’Afrique de l’Ouest. Il a invité ses pairs à faire preuve de « sagesse, de responsabilité et de fraternité » pour trouver une issue favorable à cette situation inédite.

Auteur : CB

Source : Lementor.net

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