C’est en ce jour du 24 novembre 2019 que Charles Ble Goude et Guillaume Soro ont décidé après maintes tentatives de se rencontrer et de se parler à la Haye.
Revenir sur les tensions, rivalités et les inimitiés qui ont existé et qui existent entre les deux ex-turbulents et violents animateurs de la vie scolaire et étudiante de notre pays serait une perte de temps. On peut résumer cette rivalité viscérale et légendaire dans les propos de Ble Goudé lors de la crise politique qu’a traversé notre pays : « Quand je le vois (Soro), j’ai l’impression de voir un cadavre ambulant sous les yeux ». Une phrase qui en dit long et qui s’est à moitié réalisé lors de l’attaque de la RTI où le chef des rebelles de l’époque, ministre de la communication, fraichement nommé à la suite des accords de Marcoussis, a dû son salut à la volonté divine.
Revenons à aujourd’hui. Les deux ex-syndicalistes ont dans un premier temps décidé de s’assumer politiquement. Ainsi comme pour se rassurer et s’assurer de leurs autonomies désormais confirmées, la phrase « Monsieur Guillaume Kigbafori SORO, Président de GPS et monsieur Charles Blé GOUDÉ, Président du COJEP » a été servie à volonté. Une manière polie de tourner les pages respectives du RHDP et du FPI de façon officielle.
Cette rencontre vient même confirmer les rumeurs qui soutiennent que Laurent Gbagbo ne désire pas voir de sitôt Guillaume Soro qu’il accuse de trahisons après la sévère crise postélectorale qu’a connu notre pays et qui est la raison de son procès à la Haye. Ble Goude si l’on s’en tient à cette rencontre et aux apparences, tout comme Guillaume Soro, a décidé de couper les ponts d’avec son mentor qu’est Laurent Gbagbo mais pour combien de temps ?
La deuxième remarque importante est la volonté des deux ex syndicalistes de lier leur destin à celui de la Côte d’Ivoire et donc à celui de la nation tout entière. Ils font tous deux une mauvaise lecture de la vie politique et sociale. Ble Goude n’est pas en prison au nom de la Côte d’Ivoire mais au nom des actes qu’il a posé. Soro Guillaume également est en disgrâce pour les actes qu’il a posé et non pour une quelconque crise Ivoirienne. Leur appel donc a une réconciliation vraie est donc une arme politique qu’ils désirent utiliser afin de se repositionner dans le jeu politique nationale qui est désormais hors de leur portée.
L’appel à l’organisation des assises politiques nationales pour ne pas dire « forum de réconciliation » est simplement une astuce politique pour exister. Que Ble Goude et Guillaume Soro sachent que les Ivoiriens se marient, vivent ensemble et se côtoient. C’est bien eux qui ont besoin de paix intérieure. Qui ont besoin de vivre en harmonie avec ce peuple qu’ils ont tant blessé et qui regarde ailleurs désormais. La politique politicienne est morte depuis le 11 Avril 2011. La preuve étant que l’ex-PAN n’a pas réussit à se faire une place de choix dans un environnement apaisé et de travail.
La thèse d’union des deux individus qui consiste à lier leurs destins à celui de la Côte d’Ivoire est un rêve irréaliste. D’abord Blé Goudé, contrairement à Soro Guillaume, est un adepte de la fidélité. Il l’a prouvé avec Laurent Gbagbo pour se retrouver avec ce dernier ensemble aujourd’hui devant la CPI. Ceci n’est pas le cas de Soro qui rompt tout au gré et au vent de ses intérêts. La dernière trahison en date de Guillaume Soro est à l’endroit du président Ouattara ; et qui le pousse dans toutes sortes d’aventures ses mois-ci.
Pour rien au monde, Blé Goudé qui connait très bien Soro Guillaume, ne va lâcher son parrain. Gbagbo Laurent, lui ne va jamais lier ou relier son destin à nouveau avec Soro Guillaume à qui il en veut énormément pour n’avoir pas respecté leur deal en 2010 face à Alassane Ouattara.
L’art de la trahison de Guillaume Soro, sa marque déposée, s’avère être aujourd’hui son plus grand handicap. Personne n’en veut et personne n’en voudra si ce n’est que pour des moments de prises de photos rapides sans conséquence aucune sur notre politique nationale.
Source : Lementor.net
