Attention au discours négationniste.

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Récemment, j’ai lu un pro-gbagbo sur un groupe WhatsApp qui affirmait que le charnier de Yopougon était « une manipulation des médias par le RDR d’Alassane Ouattara », puisque selon lui, lors du procès des présumés auteurs de ces massacres, on a constaté que « certaines des victimes retrouvées dans ce charnier étaient décédées par noyade et non par balles ». Et celui qui affirmait cela écrit un français si parfait qu’on a envie de lui demandé s’il empruntait le cerveau de quelqu’un d’autre pour écrire et revenait au sien, visiblement moins performant, lorsqu’il s’agissait de réfléchir. Sinon, on pourrait s’interroger sur le bug qui intervenait dans ce cerveau pour l’empêcher d’analyser intelligemment les faits.
Il y a eu des manifestations des partisans d’Alassane Ouattara à Yopougon le jour où gbagbo s’est autoproclamé président élu, en Octobre 2000. Les forces de sécurité ont ouvert le feu, à belles réelles, sur des manifestants aux mains nues. Certains ont été mortellement fauchés par les balles, d’autres, dans leur fuite, se sont jetés dans la lagune et sont donc morts par noyade. Lorsque les gendarmes sont repassés pour dissimuler les cadavres dans une fosse commune ou charnier, ils ont naturellement ramassé les corps qui flottaient sur l’eau et les ont ajoutés aux autres victimes, tuées par balles. Voilà, petites têtes, pro-gbagbo. Ces faits, on ne me les a pas comptés, puisque je les ai couverts en tant qu’envoyé spécial de la BBC.
Il y a quelques mois, gbagbo lui-même, dans un discours à Duékoué, épiloguait sur « les vraies victimes », sous-entendu que ces « vrais victimes » sont plutôt parmi ses partisans.
Comme on dit en Côte d’Ivoire, « ce n’est pas vous ho, c’est Ouattara » qui laisse prospérer les discours négationnistes. Sinon, s’il avait utilisé la méthode kagamé, en criminalisant et en punissant sévèrement les auteurs de tels propos offensants pour ceux qui ont réellement payé le lourd tribut des dix années du règne sanglant de gbagbo, il y a longtemps qu’on n’entendrait plus cela, dans une Côte d’Ivoire qui tente difficilement de penser ses plaies.
La Côte d’Ivoire est notre bien le plus précieux, et nous devons le préserver en évitant des propos susceptibles de raviver nos vieilles blessures.
Ce qui est vrai, est vrai !

Auteur : Saïd penda

Source : Lementor.net

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