Niger : Quand l’hubris des inconscients mène au chaos.

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Nigerien commandos simulate a raid on a militant camp during the U.S. sponsored Flintlock exercises in Ouallam, Niger April 18, 2018. Picture taken April 18, 2018. REUTERS/Aaron Ross - RC1415474F60

A cause de l’orgueil d’un homme et des conséquences de son coup de force, le Niger, désormais, se surexpose à l’enfer du terrorisme.

Le 15 août 2023, durant l’après-midi, le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (Gsim), filiale d’Alqaida au Sahel, prend possession de Makalondi, distante de 96 kilomètres à l’ouest de Niamey, près de la frontière avec le Burkina Faso. Les terroristes, à bord de motos et munis de hauts parleurs, intiment, à la population, de faire allégeance ou de quitter la localité. Pris en tenaille, les habitants lancent des vocaux d’appel au secours, afin de stimuler une réaction de l’armée.

Nous avons prévenu et alerté que la putscherie du général Abdourahamane Tchiani au-delà de sa forfaiture morale, ouvre les vannes d’une mise en danger collective et plonge, le pays, dans les affres de la guerre, de la famine et de l’angoisse conséquente. Hélas, les faits nous accordent raison. En deux semaines d’une gouvernance d’exception, le Niger a enregistré 6 attaques jihadistes. Le bilan s’élève à une trentaine de soldats tués, des munitions, des armes et des véhicules emportés ou détruits.

Certes en rivalité fratricide, l’Etat Islamique au Grand Sahara (Eigs) et le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans ( Gsim), travaillent, chacun, à élargir sa zone d’action et d’influence ; les deux, séparément, misent ainsi, sur la suspension de la coopération militaire entre le Niger et ses partenaires occidentaux ; tous deux escomptent la rupture des canaux de négociation avec Niamey, comme le suggère le journaliste Wassim Nasr, grand spécialiste du terrorisme sous les tropiques.

Les mêmes entités porteuses de terreur, qui multiplient les attaques aux Mali, Burkina et sur les frontières nord du Golfe de Guinée, savent qu’elles disposent, depuis la piraterie terrestre du 26 juillet 2023, d’un boulevard dégagé en direction de Niamey. Dans la région de Diffa, qui n’a pas subi d’attaque pendant les deux années du Président Mohamed Bazoum, les risques d’installation définitive d’une Wilaya de l’Etat islamique se précisent.

Selon plusieurs sources locales, les combattants de cette obédience connue pour sa cruauté et l’implacable résolution de ses méthodes de conquête, commencent, déjà, à occuper les villages et localités abandonnés par l’armée nigérienne ; en effet, des unités entières des forces de défense désertent leurs positions, l’une après l’autre ; elles converger vers Niamey, où elles reçoivent mission de consolider l’assise de la junte, sur quelques hectares de la capitale.

Tous les corps d’élite sont démobilisés, par les putschistes, de leur position initiale, laissant la voie libre, aux insurgés qui entreprennent d’investir l’espace de la ruralité autour de Diffa. Sous la contrainte, de nombreux villages font allégeance à l’Etat islamique, obligés de lui payer, à titre solidaire, l’impôt communément appelé Zakat. En voici le décompte : Loumbouroum 5 millions de francs Cfa, Tourbon Guda 8 millions, Morey 4 millions, Madouri à 3 km de Diffa 8 millions, Kourou Saleri 3 millions, Kargamadi, 5 millions et Maloumdi 2 millions. Chatimari en a consenti 5 mais s’est vu opposer un refus catégorique des envahisseurs, lesquels exigent, de Gagamari, le règlement de 50 millions au lieu de 6, précédemment proposés par le village.

Voici les dures réalités et le quotidien des populations de Diffa, depuis le braquage de l’autorité d’Etat ; pourtant, au fil de leur communiqués ubuesques dont la vacuité défie les ressources de la fiction, les officiers de bureau promettent, aux Nigériens, la sécurité et des lendemains enchanteurs.

Comme une hécatombe, le 14 Aout, 6 villages de la zone de Filingue ont été attaqués avec plusieurs de nos soldats tombés. Le 15 août c’est dans la commune rurale de Maklondi, à Boni et autour, que nos fds ont ete massacrés, 17 morts et plusieurs blessés graves. Ce jour aussi, 6 attaques fuisent du côté de Tillaberi dont on ne connaît pas le bilan a cette heure.

Maintenant, à quels autres villages et villes, les assaillants, avides de butin et de massacre, s’en prendront-ils, pendant que le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (Cnsp), bien à l’abri du champ de bataille, fanfaronne, du haut de son impuissance, sur les plateaux de la télévision d’Etat, laissé aux faux marabouts en kaki et les extremistes charlatans profiteurs, dans un pays très pieux et reconnu hospitalier, humaniste et tolerant.
Communiqué numéro…, Communiqué numéro…..!?!

Samir
Moussa & al.
Niamey, Niger

Auteur : Samir Moussa & al.

Source : Lementor.net

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