Ce 25 juillet 2024, la tension est montée d’un cran à Adjamé village, quartier historique d’Abidjan, suite aux opérations de déguerpissement entreprises par les autorités locales. Ces opérations, visant à libérer les emprises illégales et à réorganiser l’occupation de l’espace urbain, ont été marquées par des affrontements entre les forces de l’ordre et les habitants.
Les résidents, en grande majorité des familles installées depuis plusieurs décennies, ont exprimé leur mécontentement face à ce qu’ils considèrent comme une expulsion forcée sans solution de relogement adéquate. « Nous ne savons pas où aller. On nous demande de partir, mais personne ne nous dit où nous pourrions nous installer. C’est injuste », a déclaré une habitante en larmes, dont la maison a été démolie.
Les autorités, quant à elles, justifient ces déguerpissements par la nécessité de réaménager l’espace urbain pour des projets d’infrastructure. Elles affirment avoir suivi les procédures légales en informant les résidents bien à l’avance et en proposant des compensations. Toutefois, de nombreux habitants affirment ne pas avoir reçu de notification ou considèrent les compensations insuffisantes.
La situation a rapidement dégénéré en affrontements entre les forces de l’ordre et les jeunes du quartier, qui ont érigé des barricades et incendié des pneus pour protester contre les démolitions. La police a répliqué par des gaz lacrymogènes et des arrestations, exacerbant la tension sur place.
Le maire d’Adjamé, présent sur les lieux, a appelé au calme et au dialogue. Il a promis d’examiner les revendications des habitants et de trouver des solutions pour ceux qui se retrouvent sans abri. « Nous comprenons la détresse des résidents, mais nous devons également respecter les règles d’urbanisme pour le développement de notre commune », a-t-il déclaré.
Les associations de défense des droits des habitants se mobilisent également, dénonçant une « violation des droits fondamentaux » et réclamant une suspension des démolitions jusqu’à ce qu’une solution de relogement soit trouvée.
La situation à Adjamé village reste préoccupante, avec une population locale en proie à l’incertitude et à la colère, et des autorités déterminées à poursuivre les déguerpissements. Les prochains jours seront cruciaux pour déterminer l’issue de cette crise, qui met en lumière les défis complexes de l’urbanisation et de la gestion de l’espace dans les grandes villes ivoiriennes.
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