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mardi , 21 octobre 2025
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Le Coût Économique des Coups d’État : Une Menace pour l’Avenir de l’ECO.

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Depuis quelques années, les pays de l’Afrique de l’Ouest, en particulier ceux de la zone dite de l’AES (Afrique de l’Est et du Sahel), ont été marqués par une série de coups d’État qui ont eu des conséquences désastreuses sur leurs économies respectives. Le Burkina Faso, le Mali, et la Guinée, autrefois considérés comme des partenaires stables au sein de la CEDEAO (Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest), ont vu leurs performances économiques chuter de manière significative. Ces événements ont non seulement entraîné des pertes financières considérables pour ces pays, mais ont également mis une pression accrue sur l’ensemble de la zone CEDEAO, menaçant la stabilité financière régionale.
Chute des Performances Économiques : Des Chiffres Alarmants
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Au Mali, par exemple, le PIB a chuté de près de 4 % en 2022 après le coup d’État de 2020. Le Burkina Faso, qui a subi deux coups d’État en l’espace d’un an en 2022, a vu son économie se contracter de 3,5 % la même année. Quant à la Guinée, la prise de pouvoir par la junte en 2021 a entraîné une diminution de 2,8 % de son PIB en 2022. Ces reculs économiques s’expliquent principalement par la suspension des aides internationales, la baisse des investissements étrangers, et une instabilité politique qui décourage les investisseurs locaux.
Le secteur minier, pilier économique de ces pays, a particulièrement souffert. Au Mali, la production d’or, principale source de devises du pays, a chuté de 12 % en 2022, tandis que la Guinée a enregistré une baisse de 15 % dans sa production de bauxite. Cette contraction de la production minière a non seulement réduit les recettes d’exportation, mais a aussi entraîné une baisse significative des revenus fiscaux, exacerbant les déficits budgétaires.
Pression Financière sur la CEDEAO
Les effets des coups d’État ne se limitent pas aux pays directement touchés. La CEDEAO, qui regroupe 15 États membres, a vu son budget fragilisé par l’incapacité des pays en crise à honorer leurs cotisations. En 2023, le Burkina Faso, le Mali, et la Guinée ont accumulé des arriérés de cotisations estimés à plus de 120 millions de dollars. Cette situation met une pression financière considérable sur les autres membres de la CEDEAO, qui doivent combler ces déficits pour maintenir les opérations de l’organisation, notamment en matière de sécurité et de développement.
La CEDEAO a également dû mobiliser des ressources supplémentaires pour gérer les crises politiques et humanitaires dans ces pays, augmentant encore la charge financière sur les États membres respectueux de leurs obligations. Cette situation a conduit à une réduction des fonds disponibles pour des projets régionaux critiques, retardant ainsi la réalisation de certains objectifs économiques de la région.
Impact sur la Monnaie Unique : L’ECO en Péril ?
L’un des projets phares de la CEDEAO est l’introduction d’une monnaie unique, l’ECO, prévue pour renforcer l’intégration économique et faciliter les échanges au sein de la région. Cependant, les coups d’État successifs ont sérieusement compromis cet objectif. Les conditions macroéconomiques requises pour l’adoption de l’ECO, telles qu’une inflation stable, un déficit budgétaire limité, et une convergence économique entre les États membres, sont devenues hors de portée pour les pays en crise.
En effet, l’instabilité politique a conduit à une inflation galopante dans ces pays. Au Mali, l’inflation a atteint 12 % en 2023, tandis qu’au Burkina Faso, elle a dépassé les 15 %, rendant impossible toute convergence monétaire à court terme. Cette situation met en péril l’ensemble du projet ECO, car l’introduction d’une monnaie unique nécessite un niveau élevé de stabilité macroéconomique que les pays de l’AES sont actuellement incapables de fournir.
Les Pays de l’AES Peuvent-Ils Créer Leur Propre Monnaie ?
Face à cette situation économique délétère, certains analystes ont suggéré que les pays de l’AES pourraient envisager de créer leur propre monnaie. Toutefois, cette option semble impraticable pour plusieurs raisons. Premièrement, la création d’une nouvelle monnaie nécessite des réserves de change substantielles pour garantir sa valeur, ce que ces pays n’ont pas en raison de la chute de leurs revenus d’exportation. De plus, une nouvelle monnaie serait vulnérable à la spéculation et à l’hyperinflation, aggravant encore les difficultés économiques.
Deuxièmement, l’isolement économique de ces pays en dehors de la CEDEAO les priverait de l’accès au marché régional, essentiel pour leurs exportations. Enfin, l’absence d’institutions financières solides pour soutenir une nouvelle monnaie rendrait sa gestion extrêmement difficile, voire impossible, dans le contexte actuel de crise politique et économique.
Vers un Échec Économique ou un Redressement ?
En conclusion, les coups d’État en zone AES ont eu des effets économiques et financiers dévastateurs, non seulement pour les pays directement touchés, mais aussi pour l’ensemble de la région. Les perspectives économiques pour ces pays restent sombres à moins d’un retour rapide à la stabilité politique et d’une réintégration complète dans le système régional de la CEDEAO. Le maintien de la stabilité régionale, notamment à travers la poursuite du projet de l’ECO, dépendra largement de la capacité de ces pays à restaurer l’ordre constitutionnel et à se conformer aux critères économiques de la région.
Pour l’heure, il semble peu probable que ces pays puissent survivre économiquement en dehors de la CEDEAO ou créer leur propre monnaie. Leur avenir économique repose sur un retour à la normalité politique, une réintégration régionale, et un soutien accru de la communauté internationale. Seul un effort concerté de l’intérieur et de l’extérieur pourrait permettre à ces pays de se redresser et de retrouver la voie de la croissance économique.
La rédaction
Lementor.net

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