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dimanche , 19 octobre 2025
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Ibrahim Traoré : De l’Espoir au Despotisme – La Dérive Autoritaire d’un Capitaine

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Depuis son arrivée au pouvoir en septembre 2022, le Capitaine Ibrahim Traoré, autrefois perçu comme un espoir de renouveau pour le Burkina Faso, est devenu le symbole d’une dérive autoritaire inquiétante. Porté par un coup d’État qui promettait de rétablir la sécurité et la stabilité, Traoré a rapidement montré son véritable visage en menant une répression systématique contre toute forme de dissidence. Le pays, autrefois considéré comme un bastion de la démocratie en Afrique de l’Ouest, est aujourd’hui plongé dans une ère de peur, où les arrestations arbitraires se multiplient.

Répression et Arrestations : La Main de Fer de Traoré

Sous le régime de Traoré, de nombreuses figures de la presse, de la justice, de l’armée et de la société civile ont été arrêtées, souvent sans procès équitable. Lookman Sawadogo, journaliste émérite et directeur de publication du journal Le Pays, a été arrêté en janvier 2024 pour avoir critiqué la gestion sécuritaire du régime. Son arrestation a suscité une vague d’indignation, tant au niveau national qu’international, car il était l’une des voix les plus respectées du journalisme indépendant au Burkina Faso.

Maxime Kaboré, avocat renommé et défenseur des droits humains, a été arrêté en mars 2024 après avoir dénoncé les abus de la junte lors de procès politiques. Son arrestation a envoyé un signal clair à tous ceux qui défendent l’État de droit : toute critique du régime ne sera pas tolérée. Colonel Mamadou Sanou, ancien allié de Traoré, a été arrêté en décembre 2023 pour avoir exprimé des réserves quant à la gestion des affaires militaires par le gouvernement. Accusé de « complot contre la sûreté de l’État », il est depuis détenu dans un lieu inconnu, et aucune communication officielle n’a été faite sur son sort.

Colonel Emmanuel Zoungrana, figure emblématique de l’armée burkinabè et critique ouvert de certaines politiques de Traoré, a également été arrêté dans des circonstances similaires. Zoungrana, autrefois perçu comme un rival potentiel, a été écarté de la scène publique, renforçant l’idée que toute voix dissonante au sein de l’armée est perçue comme une menace directe à éliminer.

Roland Bayala, militant de la société civile et porte-parole du mouvement Balai Citoyen, a été arrêté en février 2024 pour avoir organisé des manifestations contre la hausse du coût de la vie et la répression croissante. Bayala était l’une des figures les plus en vue du mouvement social au Burkina Faso, et son arrestation a porté un coup dur à la résistance civile.

Dans le domaine de la justice, les magistrats réquisitionnés pour servir les intérêts du régime ont été placés sous une pression intense. Ces magistrats, censés être les garants de l’État de droit, se retrouvent contraints de participer à des procès orchestrés par le pouvoir, renforçant la répression contre les opposants politiques et les voix dissidentes. La justice, autrefois un pilier de la démocratie, est désormais un outil de répression aux mains de la junte.

Siaka Coulibaly, politologue et commentateur influent, a été arrêté en avril 2024 après avoir critiqué publiquement le manque de transparence du régime Traoré dans la gestion des finances publiques. Il est depuis détenu sans charge formelle, un exemple frappant de la manière dont le régime musèle toute voix critique.

Ces arrestations illustrent la répression croissante sous le régime de Traoré. La presse, autrefois libre, est réduite au silence ; les avocats sont emprisonnés pour avoir défendu la justice ; les militaires sont purgés pour préserver la loyauté absolue à Traoré, et les militants de la société civile sont neutralisés pour éviter toute contestation publique. Cette répression rappelle tristement les méthodes des dictatures passées, où la terreur et la censure étaient les outils de gouvernement.

Une Dérive Autoritaire : Traoré, le Nouveau Bokassa?

En concentrant tous les pouvoirs entre ses mains, Traoré suit la voie de dictateurs comme Jean-Bédel Bokassa, qui a gouverné la République Centrafricaine par la peur et l’oppression. Traoré a institué un culte de la personnalité et centralisé le pouvoir, rendant les institutions démocratiques quasiment inopérantes. Toute opposition est perçue comme une menace à éliminer, et les forces de sécurité sont utilisées pour réprimer toute dissidence.

Le Burkina Faso, autrefois un modèle de transition démocratique en Afrique, est maintenant une nation où les libertés fondamentales sont gravement compromises. La liberté de la presse, le droit à un procès équitable et la liberté d’expression sont systématiquement bafoués, plongeant le pays dans une atmosphère de répression.

La Crise Économique et Sécuritaire : Un Échec Multidimensionnel

Sous Traoré, le Burkina Faso continue de s’enfoncer dans une crise économique et sécuritaire. Le chômage est à des niveaux alarmants, la pauvreté s’étend, et le coût de la vie est devenu insupportable pour la majorité des Burkinabè. Les régions rurales, déjà délaissées, sont encore plus vulnérables face aux attaques terroristes qui se multiplient. La corruption et la mauvaise gestion au sommet de l’État ont exacerbé la situation, plongeant le pays dans une précarité généralisée.

Le Capitaine à l’Épreuve du Pouvoir : Une Dictature en Gestation

L’évolution de Traoré en un leader autoritaire démontre comment le pouvoir peut corrompre, transformant un homme autrefois vu comme un héros en un dictateur en devenir. Sa gouvernance est marquée par la répression, l’incapacité à gérer les défis économiques et sécuritaires, et une obsession pour le pouvoir à tout prix.

L’Effondrement d’une Révolution

Le Burkina Faso, qui portait l’espoir d’un renouveau démocratique, est désormais sous le joug d’une dictature naissante. Ibrahim Traoré, qui avait promis un avenir meilleur, a trahi ces promesses en réprimant son propre peuple. Les arrestations arbitraires de journalistes, d’avocats, de militaires, de magistrats réquisitionnés et de membres de la société civile sont les symptômes d’un régime qui dérive vers l’autocratie.

Les Burkinabè, autrefois pleins d’espoir, sont aujourd’hui plongés dans la désillusion. La révolution qui devait apporter la liberté et la prospérité a échoué, laissant un pays divisé, appauvri et gouverné par la peur. L’histoire jugera sévèrement cette période sombre du Burkina Faso, où la folie du pouvoir a une fois de plus conduit un leader à trahir son peuple.

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