Depuis l’ouverture officielle de la période de réclamations le 22 mars 2025, le débat autour de la révision de la liste électorale n’a cessé de susciter des remous au sein de la classe politique ivoirienne. Ce samedi 17 mai marque la clôture de cette phase cruciale du processus électoral, durant laquelle les citoyens, les partis politiques et les organisations de la société civile avaient la possibilité de signaler toute irrégularité ou omission.
Au cœur de ces réclamations, plusieurs enjeux majeurs. Des partis d’opposition dénoncent des cas présumés d’inscriptions multiples, d’exclusions arbitraires, ou encore de domiciliation fictive, soupçonnées de favoriser certains camps politiques. À cela s’ajoute la question toujours sensible des électeurs de la diaspora, dont la prise en compte reste partielle selon de nombreuses associations.
La Commission Électorale Indépendante (CEI), en charge du traitement des recours, se retrouve ainsi sous les projecteurs. Elle a assuré que tous les dossiers seraient examinés avec « impartialité et diligence », tout en annonçant que la publication de la liste électorale définitive interviendrait au début du mois de juin, conformément au calendrier électoral.
Dans les états-majors politiques, l’heure est désormais à la surveillance des suites administratives. Le Front Populaire Ivoirien (FPI), le PDCI-RDA, le RHDP et plusieurs mouvements émergents ont mis en place des cellules d’expertise juridique pour suivre de près l’évolution des recours déposés. L’organisation internationale de la Francophonie, l’Union africaine et l’ONG ivoirienne Indigo Côte d’Ivoire ont été sollicitées pour observer la régularité de la procédure.
Pour les citoyens, la liste électorale est bien plus qu’un simple registre administratif : elle incarne l’équité du processus démocratique. À l’approche d’un scrutin présidentiel annoncé comme l’un des plus ouverts depuis 2010, toute perception de partialité pourrait fragiliser la paix sociale et entacher la légitimité des résultats.
Le défi est donc double pour la CEI : garantir la fiabilité technique de la liste, tout en préservant la confiance du public. Une équation délicate dans un climat politique tendu mais où les institutions tentent de rassurer sur leur engagement à respecter les normes internationales en matière électorale.
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