Longtemps dominant sur l’échiquier politique national, le camp de la gauche ivoirienne fait aujourd’hui face à un défi de recomposition. Entre la scission historique du Front Populaire Ivoirien (FPI) et l’émergence du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), les anciens bastions de Laurent Gbagbo cherchent à retrouver leur poids dans un paysage électoral désormais dominé par le RHDP.
Le FPI, entre continuité institutionnelle et repositionnement
Dirigé par Pascal Affi N’Guessan, le FPI revendique une posture de dialogue et de participation républicaine. Présent lors de la présidentielle de 2020, le parti a consolidé son ancrage institutionnel tout en nouant certains rapprochements avec le pouvoir en place, notamment à travers la plateforme de dialogue politique. Toutefois, cette orientation modérée a parfois été critiquée par une partie de sa base, qui y voit un affaiblissement de l’opposition.
Le PPA-CI, le pari de la légitimité historique
Fondé en 2021 par l’ancien Président Laurent Gbagbo, le PPA-CI entend se positionner comme la nouvelle force de gauche en Côte d’Ivoire. Bénéficiant d’un fort capital militant, le parti mise sur une reconquête progressive du terrain, notamment dans l’ouest du pays et dans certaines communes d’Abidjan. Sa ligne est plus offensive, orientée vers la dénonciation de l’injustice sociale, des inégalités économiques et de la concentration du pouvoir. Cependant, des incertitudes persistent sur la candidature éventuelle de Laurent Gbagbo, dont la situation judiciaire pourrait être un facteur déterminant.
Une gauche fragmentée, unifiée par l’adversité ?
Malgré des discours proches sur les inégalités et le besoin de réformes structurelles, les relations entre le FPI et le PPA-CI restent complexes. Les tentatives de rapprochement sont fragiles, souvent freinées par les enjeux de leadership et les divergences stratégiques. La gauche ivoirienne ne parle pas encore d’une seule voix, au risque de perdre en efficacité face à un RHDP structuré et dominant.
Quels scénarios pour 2025 ?
La gauche pourrait miser sur une stratégie de second tour ou de coalition élargie. Des discussions informelles entre partis de l’opposition sont en cours, mais aucune plateforme commune n’a encore été officialisée. Le poids électoral de la gauche dépendra donc de sa capacité à se réinventer, à mobiliser une jeunesse parfois désabusée, et à présenter un projet cohérent et crédible.
Dans un contexte électoral exigeant, la gauche ivoirienne joue sa survie politique autant que son influence historique.
La Rédaction
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