En posant les bases de la première Conférence nationale sur l’intelligence artificielle à Abidjan, le Premier ministre Robert Beugré Mambé a envoyé un message fort : la Côte d’Ivoire ne veut plus seulement consommer la technologie, elle veut la produire. Et ce pari ambitieux repose sur un levier central : sa jeunesse.
Ce lundi 19 mai 2025, dans le quartier des Deux-Plateaux, la cérémonie inaugurale de cet événement, placé sous le thème « L’intelligence artificielle : la jeunesse ivoirienne au cœur de la révolution numérique », a résonné comme un appel à la prise de conscience. « L’intelligence artificielle n’est pas une vue de l’esprit, c’est une réalité », a martelé le chef du gouvernement, appelant les jeunes Ivoiriens à ne pas se contenter de suivre, mais à créer, à inventer, à coder.
Dans un monde où l’intelligence artificielle redéfinit à grande vitesse les rapports sociaux, les économies et les systèmes éducatifs, la Côte d’Ivoire ne peut rester en marge. L’enjeu est de taille : soit le pays forme ses talents et se positionne comme un hub technologique en Afrique, soit il se contente d’importer des solutions pensées ailleurs. Le gouvernement, visiblement conscient de cette alternative, veut agir en conséquence.
L’annonce phare du jour en est la preuve : la construction imminente d’une Cité de l’Innovation à Grand-Bassam, pensée comme un incubateur de génie, un écosystème dédié aux futurs ingénieurs, chercheurs et développeurs ivoiriens. « Nous avons la conviction que la jeunesse ivoirienne peut être la meilleure parmi les meilleures en Afrique », a déclaré le Premier ministre, avec l’assurance de celui qui croit à la promesse de ses concitoyens.
Mais l’intelligence artificielle n’est pas que technologie. C’est aussi une culture scientifique à bâtir. Une rigueur à cultiver. C’est pourquoi M. Mambé a exhorté les jeunes à s’approprier les bases : les mathématiques, la logique, la programmation. Car sans cela, l’IA ne sera qu’un mirage réservé à une élite ou importé à grands frais.
La conférence, ponctuée par une exposition de projets innovants issus du tissu technologique local, a révélé un vivier d’initiatives qu’il ne reste plus qu’à encadrer, financer et élever au niveau de la compétition mondiale. Ce défi appelle une politique cohérente, de la formation primaire aux filières de haut niveau, en passant par l’accès au numérique pour tous.
Au fond, cette rencontre nationale ne se résume pas à une simple vitrine. Elle pose les jalons d’une vision stratégique : celle d’un pays africain qui veut entrer dans l’ère de l’intelligence artificielle non pas par mimétisme, mais par ambition.
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