Par La Rédaction – Jean Pierre Assa
Les images ont choqué. Ce 19 mai, des coups de feu éclatent en pleine assemblée générale de la MATCA, en plein cœur de Treichville. Des blessés, des bousculades, des hommes armés surgis de l’ombre. Une mutuelle en guerre contre elle-même, défigurée par les rivalités internes.
Face à ce chaos devenu chronique, l’État a tranché. Ce 20 mai, le ministère de l’Économie et des Finances a désigné Dicoh Balamine comme administrateur provisoire de la Mutuelle d’Assurance des Taxis Compteurs d’Abidjan. Mission officielle : restaurer l’ordre, rétablir la confiance, et préparer des élections crédibles. Officieusement, c’est un sauvetage d’urgence.
Depuis des mois, la MATCA est secouée par des accusations de mauvaise gestion, de détournements et de violences. Ce climat délétère a atteint un point de non-retour. Pour les milliers de chauffeurs qui cotisent chaque jour, la mutuelle est devenue source d’angoisse, non de sécurité.
En confiant les rênes à un administrateur indépendant, l’État veut reprendre la main avant l’implosion totale. Le défi est immense : nettoyer les comptes, désamorcer les tensions, et restaurer l’esprit mutualiste d’origine. Dicoh Balamine hérite d’un champ de ruines, mais aussi d’une attente forte de transparence et de justice.
Car au fond, la MATCA n’est pas qu’une simple structure. Elle est un symbole : celui d’un secteur clé de l’économie populaire ivoirienne. Si elle s’effondre, c’est toute la confiance dans les institutions collectives qui vacille.
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