Par AN | Lementor.net
En treize ans, la Côte d’Ivoire a profondément modernisé son réseau routier. Le pays affiche désormais 8 500 km de routes bitumées en 2024, contre 6 514 km en 2011, un bond spectaculaire qui le hisse parmi les États les mieux équipés d’Afrique de l’Ouest en matière d’infrastructures routières. À la sortie de la crise de 2011, le diagnostic était alarmant : près de 70 % des routes goudronnées, soit 4 500 km, étaient dégradées, dont 1 500 km en état critique. Face à cette situation, l’État a enclenché une modernisation accélérée pour relancer la mobilité, soutenir l’économie et reconnecter les territoires.
Des investissements massifs pour reconstruire et moderniser le pays
Entre 2011 et 2024, plus de 4 000 milliards FCFA ont été investis dans le secteur routier à travers plusieurs programmes structurants tels que le PER, le PPU et le PND. Selon Vincente Gnankouri, « les résultats obtenus montrent combien les infrastructures routières peuvent transformer un pays, faciliter l’acheminement des produits agricoles et rapprocher les citoyens des services essentiels ». Les effets sont visibles, notamment à travers la forte progression des ouvrages d’art, avec 769 ponts et échangeurs recensés en 2024 contre 327 en 2011, soit plus du double.
Parmi les chantiers emblématiques, l’échangeur du carrefour Akwaba constitue l’une des réalisations marquantes aux côtés des échangeurs de Koumassi, de MACACI et de N’dotré. Les ponts d’Aniassué, de Guiglo ou encore de la rivière Kan marquent également cette dynamique, tout comme les 4ᵉ et 5ᵉ ponts d’Abidjan qui transforment durablement la mobilité dans la capitale économique.
Sur les routes interurbaines, plusieurs axes stratégiques ont été bitumés ou entièrement réhabilités. Le tronçon Tiébissou–Sakassou–Béoumi long de 74 km, les routes Séguéla–Mankono, Thomasset–Agboville, Agnibilékro–Takikro jusqu’à la frontière du Ghana, ou encore l’axe Songon–Dabou–Grand-Lahou figurent parmi les projets qui renforcent les liaisons entre les régions.
La voirie urbaine connaît elle aussi une avancée significative avec 4 966 km enregistrés en 2024 contre 4 000 km en 2021, incluant notamment les 28 km de la voie express Y4. Les infrastructures autoroutières suivent la même dynamique avec un passage de 142 km en 2021 à 400 km attendus en 2025 grâce à des projets tels que l’autoroute Yamoussoukro–Bouaké ou le tronçon Mondoukou–Assouindé.
Des infrastructures qui renforcent la compétitivité et l’intégration nationale
Au-delà du confort et de la sécurité qu’elles offrent aux usagers, ces infrastructures soutiennent l’ambition de la Côte d’Ivoire de devenir un hub régional. Un sociologue résume bien l’enjeu en affirmant que la route constitue non seulement un levier de croissance, mais aussi un outil de réduction des disparités et de renforcement de l’inclusion sociale.
Les perspectives pour 2025 demeurent ambitieuses avec plus de 1 241 km de nouveaux projets prévus dans le cadre du PND 2021-2025. Parmi eux figurent l’autoroute Bouaké–Darakokaha longue de 54,4 km, l’axe Nassian–Yaga–Kotouba qui s’étend sur 55 km, la route Korhogo–M’Bengué de 75 km ou encore la route Man–Kouibly longue de 46 km. Ces chantiers visent à poursuivre la transformation du réseau routier national et à consolider la position de leader régional de la Côte d’Ivoire en matière d’infrastructures.
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