Le 20 septembre 2024, la Côte d’Ivoire a franchi une étape importante en lançant officiellement le Plan Alerte Enlèvement (PAE), un dispositif inspiré des systèmes similaires en vigueur en France et aux États-Unis. Le ministre de l’Intérieur, Vagondo Diomandé, a souligné que cette initiative vise non seulement à garantir la protection des enfants, mais également à renforcer la lutte contre la criminalité organisée et les enlèvements, un phénomène en nette augmentation ces dernières années, notamment à l’approche des périodes électorales.
Un dispositif pour contrer une menace croissante
En Côte d’Ivoire, les enlèvements d’enfants, souvent liés à des pratiques rituelles ou à des crimes crapuleux, sont devenus une véritable source de préoccupation. Le ministre Diomandé a rappelé que ce phénomène s’est aggravé à plusieurs reprises, notamment en 2015 et 2018, provoquant la panique au sein de la population. Face à cette menace, le Plan Alerte Enlèvement constitue une réponse immédiate et collective, mobilisant l’ensemble de la population ainsi que divers acteurs institutionnels.
Un modèle inspiré de l’alerte AMBER
Le PAE repose sur un ensemble de critères stricts pour son activation : la victime doit être mineure, l’enlèvement doit être confirmé, et l’intégrité physique de l’enfant doit être en danger. De plus, des éléments permettant de localiser l’enfant ou ses ravisseurs doivent être disponibles. Une fois ces critères réunis, l’alerte est diffusée massivement via la télévision, la radio, les réseaux sociaux, et les services de téléphonie mobile, pour une durée maximale de 24 heures. Ce modèle, inspiré de l’alerte AMBER des États-Unis et de la France, garantit une diffusion rapide et efficace des informations
Une collaboration internationale et un engagement national
Le lancement du PAE est le fruit d’une coopération avec la France, qui a fourni un appui technique et matériel. Ce partenariat témoigne de l’engagement de la Côte d’Ivoire à renforcer ses capacités dans la lutte contre les crimes impliquant des enfants. Le plan a également reçu le soutien de plusieurs ministères ivoiriens, notamment ceux de la Justice et de la Défense, avec un cadre juridique spécifique pour les enlèvements de mineurs inscrit dans le Code pénal.
Résultats attendus et défis futurs
Depuis 2014, la police ivoirienne a enregistré près de 68 enlèvements d’enfants, avec un taux de résolution des affaires avoisinant les 83%. Le PAE vise à améliorer ces statistiques en impliquant directement les citoyens dans la recherche d’enfants disparus. Cependant, il reste des défis à surmonter, notamment la sensibilisation des populations rurales et l’amélioration de la coordination entre les différents acteurs impliqués.
Le lancement de ce dispositif place la Côte d’Ivoire en tête des pays africains en matière de protection des enfants et marque un engagement fort du gouvernement à lutter contre ce fléau.
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