Dans un contexte de tensions croissantes en Afrique de l’Ouest, le Mali semble désormais franchir une nouvelle étape inquiétante. Le président de la Commission Nationale de Défense, Sécurité et Protection Civile du Conseil National de Transition (CNT), le général Minkoro Kane, a récemment déclaré publiquement qu’il était nécessaire de chercher des voies et moyens pour éliminer les présidents Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire et Patrice Talon du Bénin. Cette déclaration choquante s’inscrit dans une série d’événements qui témoignent de l’escalade des hostilités dans la région.
Il est important de rappeler la cérémonie controversée de Ségou où des prétendus chefs religieux avaient invoqué les esprits des ancêtres pour appeler à la mort du président ivoirien Alassane Ouattara. Cet acte, loin d’être anecdotique, semble s’inscrire dans une dynamique plus large de déstabilisation orchestrée depuis le nord de la Côte d’Ivoire.
Les relations entre la Côte d’Ivoire et son voisin du nord, le Mali, se sont considérablement refroidies après les deux coups d’État perpétrés par Assimi Goïta, qui ont renversé les institutions légitimes et légales du Mali. Ce climat de méfiance mutuelle s’est aggravé avec les récentes prises de position de plusieurs dirigeants de l’Alliance des États Sahéliens (AES), formée par le Mali, le Burkina Faso, et le Niger.
Le projet d’élimination des présidents Alassane Ouattara et Patrice Talon semble en effet partager par les trois pays de l’AES. Le mois dernier, le capitaine Ibrahim Traoré, leader du Burkina Faso, avait accusé les autorités ivoiriennes de vouloir le déstabiliser, affirmant avoir « des problèmes avec les dirigeants actuels de la Côte d’Ivoire ». Cette accusation, bien que voilée, laissait déjà entrevoir une hostilité profonde entre les deux pays. De plus, le général Tiani, chef du régime militaire au Niger, a récemment déclaré être prêt à en découdre avec le Bénin de Patrice Talon, accentuant ainsi les tensions dans la sous-région.
Les vies des présidents Alassane Ouattara et Patrice Talon semblent être devenues un objectif militaire prioritaire au sein de l’AES. Cette situation, si elle n’est pas rapidement désamorcée, pourrait plonger l’Afrique de l’Ouest dans une nouvelle période d’instabilité, avec des conséquences désastreuses pour l’ensemble de la région. Les appels à la violence de la part des autorités militaires du Mali, du Burkina Faso, et du Niger doivent être pris très au sérieux par la communauté internationale, qui se doit d’intervenir pour éviter une dégradation supplémentaire des relations entre ces pays et leurs voisins.
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