L’alliance entre le Front Populaire Ivoirien (FPI) de Pascal Affi N’Guessan et le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) d’Alassane Ouattara, conclue en 2023, a suscité de nombreux débats et interrogations. Annoncée comme une stratégie pour « dépasser les antagonismes du passé » et favoriser la réconciliation nationale, cette union politique s’est révélée complexe, souvent incomprise et, dans la pratique, peu appliquée.
Des termes ambigus et une mise en œuvre défaillante
Dès l’annonce officielle du partenariat, de nombreux observateurs ont critiqué l’absence de clarté dans les termes de l’alliance. Alors que le FPI espérait un soutien ferme du RHDP, notamment lors des élections régionales de 2023, la réalité sur le terrain a montré un manque d’engagement concret. Les négociations pour des listes communes aux élections locales ont été peu fructueuses et mal coordonnées, entraînant des tensions entre les alliés. Par exemple, dans la région du Moronou, Affi N’Guessan espérait que le RHDP retirerait son candidat au profit du FPI, mais cela n’a pas été le cas, et le duel entre les deux partis a bel et bien eu lieu, révélant des fractures profondes dans l’alliance
Une alliance hypocrite ?
Le cas des élections régionales de 2023 dans le Moronou a été particulièrement révélateur des limites de ce partenariat. Affi N’Guessan s’est retrouvé en concurrence directe avec N’Guessan Ahondjon, candidat du RHDP, malgré l’accord signé quelques mois plus tôt. La confusion et la rivalité interne ont laissé planer le doute sur la sincérité de cette alliance. Affi a même prétendu avoir été combattu par ses propres alliés du RHDP, ce qui a conduit à une défaite amère dans son propre fief politique.
À qui a profité cette alliance ?
Au final, cette alliance semble avoir été davantage une stratégie de survie pour le FPI, qui cherche depuis plusieurs années à se repositionner sur l’échiquier politique ivoirien. Pour le RHDP, ce partenariat n’a pas eu de véritable impact électoral et n’a pas altéré sa domination politique. Pour Affi, qui souhaitait obtenir un tremplin vers les élections présidentielles de 2025, l’alliance n’a pas apporté les bénéfices espérés, laissant le FPI dans une situation délicate et accentuant la défiance au sein de son propre camp.
un rapprochement voué à l’échec ?
Le partenariat FPI-RHDP a démontré, par ses échecs électoraux et ses incompréhensions stratégiques, qu’il manquait de vision commune et d’engagement mutuel. La question demeure : à quoi a réellement servi cette alliance ? Si elle n’a pas profité à Affi N’Guessan ni renforcé le FPI, elle aura certainement montré les limites d’une politique d’alliances sans fondements solides. L’avenir du FPI pourrait se jouer ailleurs, notamment avec un éventuel rapprochement avec Laurent Gbagbo et son PPA-CI.
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