Par AN | Lementor.net
Le général Horta N’Tam, figure influente des forces armées bissau-guinéennes, a été désigné à la tête de la transition en Guinée-Bissau le 27 novembre 2025, au lendemain du renversement du président Umaro Sissoco Embaló. Ancien commandant de l’armée de terre, il devient ainsi le nouveau dirigeant du pays pour une période annoncée de douze mois.
Installé dès la soirée du coup de force au Palais du gouvernement à Bissau, le général N’Tam prend officiellement ses fonctions dans un contexte marqué par de fortes tensions entre l’exécutif et certains segments de l’armée. Son ascension au sein de l’état-major en avait fait, depuis plusieurs mois, l’un des noms les plus évoqués en cas de crise politique.
Une investiture sous haute surveillance
La cérémonie qui l’a porté à la tête de la transition s’est tenue au siège de l’état-major, lourdement sécurisé. Les représentations des trois corps de l’armée terre, mer et air étaient présentes et ont entériné la mise en place de ce commandement provisoire. Le général N’Tam a prêté serment dans la matinée, lors d’une cérémonie sobre.
Selon plusieurs officiers, la transition devrait durer un an, le temps de « réorganiser les institutions et assurer la stabilité ». Aucun calendrier détaillé n’a été diffusé, mais les nouvelles autorités affirment vouloir maintenir le fonctionnement régulier de l’administration.
Un coup d’État soudain et un pouvoir militaire affirmé
La veille au soir, des unités militaires avaient pris position autour de plusieurs sites stratégiques de la capitale, entraînant la chute rapide du dispositif sécuritaire présidentiel. Peu après, un communiqué annonçait la destitution du chef de l’État. Les putschistes ont immédiatement désigné le général N’Tam pour conduire la transition, décision confirmée par la cérémonie du lendemain.
Dans les rues de Bissau, les premières heures du changement de pouvoir se sont déroulées sans mobilisation notable. Certaines organisations de la société civile ont toutefois exprimé leur inquiétude, rappelant le passé politique mouvementé du pays. Les activités quotidiennes se poursuivent, même si la présence militaire s’est renforcée autour des points névralgiques.
Les nouvelles autorités affirment vouloir lancer prochainement des consultations avec les acteurs politiques et civiques, sans préciser pour l’heure comment celles-ci seront organisées ni le rôle réservé aux partis politiques.
Réactions internationales prudentes
Sur le plan international, les réactions n’ont pas tardé. Plusieurs pays et organisations régionales ont exprimé leurs préoccupations, appelant au respect de l’ordre constitutionnel.
Le Portugal, partenaire historique, a réclamé le rétablissement du fonctionnement normal des institutions civiles et a insisté sur la nécessité de préserver le processus électoral. Lisbonne assure rester en contact permanent avec son ambassade à Bissau pour garantir la protection de ses ressortissants.
Alors que le général Horta N’Tam installe son pouvoir, de nombreuses zones d’ombre subsistent quant aux réformes envisagées et aux modalités de la future restitution du pouvoir civil. La CEDEAO devrait s’exprimer dans les jours à venir, à l’occasion d’une réunion d’urgence. En attendant, Bissau tente de retrouver un semblant de calme, suspendue aux décisions du nouveau régime militaire.
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