Alors que Choguel Kokalla Maïga semblait s’effacer de la scène politique après avoir perdu son poste de Premier ministre, les récents développements révèlent une nouvelle stratégie. Loin de céder, l’ex-chef du gouvernement pourrait préparer un retour spectaculaire. Une double dynamique se dessine : d’un côté, son désaveu par le Mouvement du 5 Juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP), et de l’autre, la rumeur de l’organisation d’un « Shadow Cabinet », suggérant qu’il ambitionne une candidature aux prochaines élections présidentielles. Cette initiative, bien que non officielle, découle d’observations et d’informations relayées par des sources proches de son entourage.
Dans une déclaration publiée le 21 novembre 2024, le M5-RFP, mouvement clé du renversement d’Ibrahim Boubacar Keïta en 2020, a affirmé son soutien à la nomination du Général Abdoulaye Maïga comme nouveau Premier ministre. Par ce geste, le M5-RFP a clairement pris ses distances avec Choguel Kokalla Maïga. Ce désaveu public marque une rupture franche entre le mouvement et celui qui fut l’une de ses figures les plus en vue. La déclaration insiste sur l’engagement du M5-RFP à accompagner la réussite de la Transition, désormais portée par Abdoulaye Maïga, tout en se dissociant de la période Choguel. Ce désaveu souligne une réprobation stratégique envers un leadership jugé de plus en plus clivant et inadapté aux exigences d’une Transition déjà complexe.
Cependant, alors que le M5-RFP prend ses distances, Choguel Kokalla Maïga semble préparer une contre-offensive discrète mais ambitieuse. Selon des informations rapportées par le journaliste Serge Daniel le 22 novembre 2024, un « Shadow Cabinet » s’organiserait autour de l’ancien Premier ministre. Ce cabinet parallèle, bien que non officialisé, témoigne de la volonté de Choguel de rester dans la course politique. Toujours selon ces mêmes sources, Choguel serait « très probablement » candidat à l’élection présidentielle à venir. Ce retour en force, s’il se confirme, illustre la résilience d’un homme politique qui refuse de disparaître de la scène malgré les critiques et l’abandon de ses anciens alliés.
La trajectoire de Choguel Kokalla Maïga met en lumière les défis d’un paysage politique malien en pleine recomposition. En perdant l’appui du M5-RFP, il se retrouve fragilisé et isolé au niveau institutionnel. Son mandat de Premier ministre, marqué par des critiques sur son efficacité et son incapacité à gérer certains dossiers cruciaux, constitue un handicap majeur. Pourtant, il semble miser sur son expérience et sa capacité à mobiliser une base populaire pour se relancer. La création de ce « Shadow Cabinet », doublée de l’annonce probable de sa candidature, pourrait polariser davantage la sphère politique au Mali, déjà marquée par des tensions entre différentes factions.
Ce rebond politique est toutefois un pari risqué. L’absence d’un soutien structurel solide, combinée à des concurrents émergents comme Abdoulaye Maïga, rend la tâche complexe pour l’ancien Premier ministre. Il devra également convaincre un électorat fatigué par l’instabilité chronique du pays et exigeant des solutions concrètes aux crises multiples que traverse le Mali.
La mise en place supposée d’un « Shadow Cabinet » illustre néanmoins la détermination de Choguel à rester pertinent dans le débat politique. En se positionnant comme une voix alternative, il espère regagner une partie de sa crédibilité et de son influence. Ce choix témoigne d’une stratégie calculée, destinée à rassembler autour de lui ceux qui partagent sa vision ou qui sont déçus par le nouveau gouvernement.
Malgré son exclusion apparente, Choguel Kokalla Maïga semble déterminé à reprendre l’initiative. Si sa candidature à l’élection présidentielle se concrétise, elle pourrait bouleverser les équilibres actuels et redéfinir les rapports de force dans la Transition. Sa capacité à se réinventer et à rassembler sera cruciale dans les mois à venir. Une chose est sûre : l’ancien Premier ministre n’a pas dit son dernier mot, et son retour éventuel sur le devant de la scène pourrait rebattre les cartes d’une Transition encore fragile.
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