par AN | Lementor.net
La marche annoncée par le Front commun de l’opposition ivoirienne, regroupant le PPA-CI de Laurent Gbagbo et le PDCI-RDA de Tidjane Thiam, a été violemment dispersée ce samedi 11 octobre à Abidjan par les forces de l’ordre. Des interpellations ont été signalées, selon des témoins et des journalistes sur place.
Interdite la veille par la préfecture d’Abidjan pour des « raisons d’ordre public », la manifestation visait à dénoncer la candidature du président sortant Alassane Ouattara à un quatrième mandat, jugée « anticonstitutionnelle » par ses adversaires politiques.
Dès les premières heures de la matinée, un important dispositif sécuritaire a été déployé autour de l’église Saint-Jean de Cocody, lieu initial du rassemblement. Malgré la présence massive de policiers et de gendarmes, des petits groupes de manifestants ont scandé des slogans en faveur de la démocratie et contre le pouvoir en place.
Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les protestataires. Plusieurs dizaines de personnes ont été arrêtées, selon des témoins. « Alassane Ouattara n’est pas le choix des Ivoiriens. Nous ne sommes pas dans une démocratie », a confié un manifestant sous couvert d’anonymat.
Aucun des principaux leaders de l’opposition n’a été aperçu sur les lieux. Des journalistes couvrant la manifestation ont également rapporté avoir été bousculés et voir leur matériel saisi ou endommagé par les forces de sécurité.
Des scènes similaires ont été observées à Blockauss, dans la commune de Cocody, où d’autres rassemblements spontanés ont éclaté avant d’être à leur tour dispersés. Des affrontements sporadiques se poursuivaient encore dans la matinée dans certains quartiers.
Cette journée de tension intervient dans un climat politique déjà électrique, marqué par le rejet en septembre des candidatures de plusieurs figures majeures de l’opposition, dont celles de Laurent Gbagbo et de Tidjane Thiam, par le Conseil constitutionnel.
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