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L’intelligence artificielle générative n’est plus une perspective lointaine : elle bouscule déjà le monde du travail, y compris celui des administrations publiques. D’après une étude du cabinet Roland Berger publiée le 19 septembre 2025, près de 125 millions d’emplois à l’échelle mondiale sont touchés par cette vague technologique, avec un impact croissant sur les métiers de la fonction publique.
En Côte d’Ivoire, cette mutation se matérialise à travers plusieurs innovations déjà visibles : la « Douane intelligente » aux postes frontaliers, la vidéoverbalisation sur les routes via le système Quipux, ou encore les dispositifs de sécurité déployés à l’aéroport Félix Houphouët-Boigny. Ces exemples traduisent une question centrale : jusqu’où l’IA peut-elle remodeler les services publics ivoiriens ?
Des postes appelés à disparaître
Selon Roland Berger, environ 7,5 % des emplois du secteur public pourraient être entièrement automatisés dans les prochaines années. Les métiers les plus exposés concernent les tâches répétitives : secrétariat, saisie administrative, assistance bureautique ou centres d’appels. Dans ces fonctions, les logiciels intelligents et chatbots offrent déjà des alternatives plus rapides et moins coûteuses.
Cette évolution intervient dans un contexte où l’administration ivoirienne a amorcé sa digitalisation : déclaration d’impôts en ligne, guichets uniques, systèmes de paiement mobile ou encore dématérialisation des formalités douanières.
Des métiers renforcés par l’IA
Mais l’étude ne se limite pas à une vision de substitution. Dans certains secteurs, l’intelligence artificielle se profile comme un outil de renforcement. Dans la santé, elle promet une gestion optimisée des dossiers patients. Dans l’éducation, elle ouvre la voie à des outils pédagogiques personnalisés. Dans les finances publiques, elle pourrait accélérer la détection de la fraude et améliorer la collecte fiscale.
Ces usages renforcent l’idée que l’IA pourrait devenir un levier stratégique pour moderniser les services publics ivoiriens et accroître leur efficacité.
Le défi du reclassement
Reste une équation sensible : celle de l’emploi. La disparition de certains postes entraînera inévitablement des ajustements sociaux. Les experts recommandent d’anticiper dès maintenant, à travers des plans de formation, de reconversion et de réaffectation vers des métiers à forte dimension humaine là où la machine ne peut pas remplacer la relation directe avec l’usager.
Entre promesse d’efficacité et risques sociaux, l’intégration de l’IA dans la fonction publique ivoirienne s’annonce comme l’un des chantiers majeurs des années à venir.
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