Par AN | Lementor.net
Le professeur Ouraga Obou, agrégé de droit constitutionnel et ancien président du Comité d’experts ayant rédigé la Constitution ivoirienne de 2016, a déclaré son engagement en faveur du président Alassane Ouattara, candidat du RHDP, lors de la présidentielle prévue le 25 octobre 2025.L’annonce a été faite ce jeudi 4 septembre à Djédjédigbepa, localité du département de Gagnoa (Centre-Ouest), à l’occasion de l’inauguration d’une unité moderne de production d’attiéké.
« Cette année, je vais battre campagne pour le Président de la République, Alassane Ouattara, dans le canton Gbadi Est. Je l’ai déjà informé », a affirmé l’universitaire, selon des propos rapportés par le quotidien Fraternité Matin. Face à la population, il a exhorté les habitants à voter pour le chef de l’État avant de les inviter à l’ovationner. Le public a répondu par de chaleureux applaudissements.
Ouraga Obou a saisi l’occasion pour mettre en lumière plusieurs projets réalisés dans la région sous la gouvernance Ouattara, tels que la construction d’un collège, l’aménagement de pistes rurales et la mise en place d’un pont. Des infrastructures qu’il a présentées comme des preuves concrètes de l’engagement présidentiel en faveur du développement local.
Revenant sur sa propre trajectoire, l’universitaire a rappelé avoir accepté sans réserve de travailler aux côtés d’Alassane Ouattara lorsqu’il en avait reçu l’invitation. Conseiller spécial à la Présidence chargé des affaires juridiques, il inscrit désormais son engagement dans une dynamique politique assumée.
Une figure de la Constitution 2016 au cœur du débat
Symbole du droit constitutionnel en Côte d’Ivoire, Ouraga Obou reste associé à la Constitution de 2016, texte qui cristallise aujourd’hui les débats politiques. L’opposition soutient que cette loi fondamentale interdit à Alassane Ouattara de briguer un quatrième mandat, tandis que le RHDP estime qu’il ne s’agit que de son deuxième mandat dans le cadre de la IIIe République, le texte ayant réinitialisé le décompte en 2020.
Cette controverse nourrit les tensions politiques à quelques semaines du scrutin. Le Conseil constitutionnel doit publier, d’ici au 10 septembre 2025, la liste définitive des candidats après examen des dossiers transmis par la Commission électorale indépendante (CEI).
Dans cette attente, la candidature d’Alassane Ouattara s’accompagne d’un climat tendu marqué par l’absence de plusieurs grandes figures de l’opposition de la liste électorale. Laurent Gbagbo, condamné en 2018 dans l’affaire du « braquage de la BCEAO », reste frappé d’inéligibilité. Tidjane Thiam, président du PDCI, a été radié en raison d’une double nationalité au moment de son inscription. Guillaume Soro, ex-président de l’Assemblée nationale, ainsi que Charles Blé Goudé, ancien leader des jeunes patriotes, sont également exclus du processus pour des motifs judiciaires.
Ces évictions alimentent les inquiétudes quant à la crédibilité du scrutin, même si le président Ouattara a multiplié les assurances, promettant un vote “apaisé et sécurisé”.
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