Par Dohotani Yeo | Lementor.net
Sous la présidence d’Alassane Ouattara, la Côte d’Ivoire s’est imposée comme l’une des économies les plus dynamiques du continent africain. Avec des taux de croissance soutenus depuis plus d’une décennie et une transformation visible des infrastructures, le pays affiche une modernisation qui impressionne observateurs et partenaires internationaux. Autoroutes, ponts, zones industrielles et projets énergétiques traduisent l’ampleur de l’investissement consenti par l’État et ses partenaires. Abidjan, vitrine du pays, a profondément changé de visage et se présente aujourd’hui comme une métropole en pleine effervescence économique.
Un dynamisme économique reconnu
Les institutions financières internationales saluent régulièrement les performances ivoiriennes, plaçant le pays parmi les locomotives de l’Afrique de l’Ouest. Cette vitalité s’explique par une politique volontariste de réformes, une ouverture aux investissements étrangers et une orientation claire vers la modernisation des secteurs productifs. L’agriculture, pilier historique de l’économie, s’est diversifiée, tandis que les secteurs des télécommunications, du BTP et de la finance connaissent un essor remarquable.
Les fractures sociales au cœur du débat
Pourtant, derrière ces chiffres flatteurs et ces chantiers spectaculaires, de profondes inégalités demeurent. Les populations rurales, qui représentent encore une part importante du pays, peinent à ressentir les effets directs de cette croissance. Les disparités régionales se renforcent, avec une forte concentration des investissements autour d’Abidjan, laissant certaines zones de l’intérieur en marge du développement. L’accès aux services sociaux de base, qu’il s’agisse de santé, d’éducation ou d’eau potable, reste encore très inégalement réparti.
Dans les quartiers populaires des grandes villes comme dans les villages reculés, le coût de la vie pèse lourdement sur les ménages. Si la classe moyenne urbaine bénéficie d’opportunités nouvelles, une partie importante de la population continue de vivre dans la précarité, fragilisée par le chômage, l’informalité et la hausse des prix.
Un défi pour la stabilité sociale
Cette contradiction entre croissance macroéconomique et inégalités sociales constitue l’un des principaux défis de la Côte d’Ivoire. Les autorités doivent désormais travailler à transformer la richesse créée en un mieux-être partagé, afin d’éviter que les frustrations n’alimentent des tensions sociales et politiques. La réussite du modèle ivoirien se mesurera non seulement à la capacité du pays à maintenir ses performances économiques, mais surtout à son aptitude à réduire les écarts et à offrir à chaque citoyen une réelle perspective d’amélioration de vie.
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