Les conflits fonciers à Abidjan sont devenus un cauchemar quotidien, une menace permanente qui plonge des familles entières dans l’incertitude. Derrière cette crise insoutenable, une mafia organisée opère dans l’ombre, tissant des ramifications complexes qui impliquent des chefs de village corrompus, des fonctionnaires véreux et des réseaux puissants qui se nourrissent de la détresse des victimes. Pendant que ces prédateurs s’enrichissent en vendant des terres qui ne leur appartiennent pas, des citoyens honnêtes se retrouvent expropriés du jour au lendemain, confrontés à une justice débordée et à des autorités oscillant entre impuissance et complicité silencieuse.
L’Arrêté de concession définitive (Acd), censé protéger les propriétaires fonciers, est devenu un outil de spoliation massive, détourné au profit d’intérêts mafieux. Des quartiers entiers, de Anyama à Mbadon en passant par Djorogobité et Akouédo, sont le théâtre de batailles judiciaires interminables où des familles, souvent démunies, luttent désespérément pour conserver le toit qu’elles ont acquis à force de sacrifices. Comment expliquer que les terres de feu Monseigneur Pierre-Marie Coty, figure respectée de la Côte d’Ivoire, aient pu être illégalement vendues ? Comment justifier qu’un simple papier falsifié suffise à déposséder des familles entières de leurs biens légitimes ? La réponse est glaçante : le foncier est devenu un marché lucratif où la corruption dicte sa loi, où les plus faibles sont broyés par un système dévoyé au service d’intérêts obscurs.
Face à ce chaos organisé, la réforme du foncier doit être une priorité absolue. Les failles béantes exploitées par ces réseaux doivent être comblées, et les sanctions contre les faussaires, renforcées. Il est impératif que la transparence soit rétablie dans la gestion des terres, que l’impunité cesse et que les autorités prennent enfin leurs responsabilités. Tant que des citoyens continueront de vivre dans la peur de voir s’envoler le fruit de leur labeur, la Côte d’Ivoire ne pourra aspirer à un développement harmonieux. Il est temps de mettre fin à cette anarchie foncière, de redonner espoir aux victimes et de restaurer la confiance dans un système gangrené par la cupidité et l’injustice.
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