Par la rédaction | Lementor.net
La Côte d’Ivoire vient de franchir un nouveau cap sur l’échiquier financier international. Dans son évaluation publiée le 12 décembre, l’agence Fitch Ratings a relevé la note souveraine du pays de « BB- » à « BB », assortie d’une perspective stable, confirmant la solidité de l’économie ivoirienne et la crédibilité de sa gouvernance budgétaire, dans un contexte régional pourtant marqué par de fortes turbulences.
Ce relèvement, d’autant plus significatif qu’il intervient sans phase intermédiaire de perspective positive, constitue un signal rare dans les standards de Fitch. Il traduit une confiance élevée dans les fondamentaux macroéconomiques du pays et propulse la Côte d’Ivoire parmi les économies les mieux notées d’Afrique subsaharienne, se positionnant juste derrière le Botswana et désormais devant l’Afrique du Sud.
La perspective « stable » laisse par ailleurs entendre que cette amélioration ne repose pas sur des facteurs conjoncturels, mais sur une dynamique structurelle solide, appelée à se maintenir lors des prochaines revues. À un seul cran de la catégorie Investment Grade, généralement réservée aux économies émergentes et développées, la Côte d’Ivoire se rapproche ainsi d’un statut longtemps hors de portée pour de nombreux pays de la région.
Fitch met en avant la diversification progressive de l’économie ivoirienne, portée par l’essor des secteurs extractifs pétrole, gaz et mines ainsi que par la montée en gamme de l’industrie et la transformation agricole. Dans un environnement ouest-africain fragilisé par des crises sécuritaires au Sahel et des tensions financières, notamment au Sénégal, Abidjan s’affirme comme un pôle de stabilité et de résilience économique
Sur le plan institutionnel, l’agence salue la stabilité politique retrouvée, renforcée par la tenue sans heurts du dernier scrutin présidentiel, facteur clé de prévisibilité des politiques publiques. Elle souligne également la vigueur de la croissance, parmi les plus soutenues du continent, avec des projections supérieures à 6 % en moyenne sur les prochaines années.
La gestion des finances publiques figure aussi parmi les points forts du dossier ivoirien. Fitch relève une mobilisation accrue des recettes, une discipline budgétaire renforcée et un retour du déficit public dès cette année au seuil communautaire de 3 % du PIB. Malgré un contexte international de resserrement des conditions de financement, la Côte d’Ivoire poursuit une gestion prudente de sa dette, avec un ratio dette/PIB attendu en baisse, de 59,5 % en 2024 à 58,2 % en 2025.
Dans un climat mondial où les investisseurs accordent une attention croissante aux signaux de gouvernance, de stabilité politique et de rigueur budgétaire, la décision de Fitch renforce l’attractivité de la Côte d’Ivoire auprès des marchés internationaux et conforte la confiance dans sa trajectoire économique.
En définitive, ce relèvement de notation confirme que les agences internationales, véritables baromètres de la gestion de la dette souveraine, reconnaissent la qualité de la gouvernance économique ivoirienne. Elles n’hésitent d’ailleurs pas à sanctionner les pays dont le profil de crédit se dégrade, comme l’ont récemment illustré les révisions à la baisse concernant la France ou le Sénégal. La Côte d’Ivoire, elle, poursuit sa trajectoire ascendante.
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