Depuis son retour sur la scène politique avec le Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), Laurent Gbagbo se pose en fervent critique de la cherté de la vie, thème récurrent dans les discours de son parti. Il est indéniable que le coût élevé des denrées alimentaires et des biens de première nécessité constitue un véritable enjeu pour la population ivoirienne, tout comme pour de nombreux pays aux prises avec des crises économiques mondiales. Mais la question qui se pose est de savoir si cette prise de position de Gbagbo et ses partisans est réellement crédible ou relève d’une stratégie opportuniste.
Il convient de rappeler que durant son propre mandat, Laurent Gbagbo avait également été confronté à des défis économiques similaires. En 2008, les émeutes de la faim avaient secoué le pays, provoquant des décès et une instabilité sociale. À l’époque, l’ancien président avait minimisé la responsabilité de son gouvernement, affirmant que la crise alimentaire mondiale était la cause principale de ces troubles. Pour lui, les difficultés économiques de la Côte d’Ivoire étaient liées à des facteurs externes, échappant largement au contrôle national.
Or, aujourd’hui, ce même Laurent Gbagbo adopte une posture bien différente en ignorant les crises économiques globales pour pointer du doigt la gestion gouvernementale actuelle. Cette incohérence dans le discours du PPA-CI soulève des interrogations quant à la sincérité et à la constance de leurs critiques.
Si le débat sur la cherté de la vie doit être pris au sérieux, il gagnerait en crédibilité si ceux qui l’animent faisaient preuve de cohérence dans leur analyse. La crédibilité d’un leader politique repose autant sur sa capacité à assumer son propre bilan que sur sa faculté à proposer des solutions constructives. En l’absence de cette cohérence, le discours de Gbagbo et du PPA-CI risque de s’apparenter davantage à une rhétorique opportuniste qu’à une véritable défense des intérêts du peuple.
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