Par CB
Ce samedi 14 juin, des milliers de militants du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) ont envahi pacifiquement les rues d’Abidjan pour réclamer la réinscription sur la liste électorale de leur président, Tidjane Thiam, ainsi que celle d’autres figures majeures de l’opposition. Si la mobilisation a été calme, son message, lui, interroge sur le respect de l’État de droit dans notre pays.
Il convient de rappeler que la radiation de M. Thiam fait suite à une décision judiciaire, fondée sur des éléments relatifs à sa nationalité. Dans un État de droit, les décisions de justice s’imposent à tous, y compris aux partis politiques, même lorsqu’elles déplaisent. Car si chacun choisit de contester la justice dans la rue plutôt que dans les prétoires, que restera-t-il de la crédibilité de nos institutions ? Qui respectera encore les lois de la République si des partis majeurs s’autorisent à les défier ouvertement ?
Le PDCI, parti historique et acteur central de la vie politique ivoirienne, se doit d’être un modèle de respect des règles démocratiques. On ne peut pas, d’un côté, exiger la transparence, la rigueur et l’indépendance de la justice quand cela sert ses intérêts, et de l’autre, remettre en cause ses décisions lorsque le verdict est défavorable. Cette posture ambivalente mine non seulement la confiance dans le processus électoral, mais affaiblit aussi la cohésion nationale à quelques mois d’un scrutin capital.
Il est également regrettable que cette manifestation donne l’impression d’une pression exercée sur les institutions, au lieu d’un recours régulier devant les juridictions compétentes. Car si le PDCI estime que la radiation de Tidjane Thiam est injustifiée, c’est devant les tribunaux qu’il doit apporter la preuve du contraire, pas dans la rue. C’est ainsi que se construit un État fort, respectueux des libertés, mais aussi des responsabilités de chacun.
Il est temps pour le PDCI de montrer qu’il est réellement attaché aux principes démocratiques qu’il proclame. Ce combat pour une candidature ne doit pas devenir un bras de fer contre la République. La justice n’est pas un instrument à géométrie variable : elle doit être respectée en toutes circonstances.
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