Par AN | Lementor.net
Écarté du PPA-CI après sa candidature à la présidentielle d’octobre, Dr Ahoua Don Mello refait surface sur la scène politique en prenant ouvertement le contre-pied de la ligne officielle du parti de Laurent Gbagbo. L’ancien ministre, devenu dissident, apporte un soutien appuyé aux personnalités proches du mouvement qui ont choisi de concourir en indépendants aux législatives du 27 décembre.
Dans une déclaration diffusée cette semaine, Don Mello félicite « une trentaine d’acteurs politiques, liés de près ou de loin au PPA-CI », pour avoir repris, selon lui, les orientations qu’il a défendues durant la présidentielle. Il les encourage à poursuivre leur engagement malgré la décision du Comité central de boycotter le scrutin.
Il étend également ses encouragements aux militants du parti qui ont décidé de participer sous diverses formes, que ce soit en candidats indépendants ou via la plateforme EDS, estimant que ces initiatives restent cohérentes avec la vocation initiale du mouvement : participer au jeu électoral pour combattre le parti-État.
Pour Don Mello, la ligne actuelle du PPA-CI s’éloigne dangereusement de cet objectif. Il rappelle que le Congrès constitutif de 2021 avait consolidé la stratégie de présence continue dans les élections afin de promouvoir une alternative politique et peser dans la gouvernance nationale. La Convention de mai 2024 avait d’ailleurs réaffirmé cette orientation.
Or, selon lui, les récentes décisions prises par les instances du parti, notamment le boycott des législatives, ne sont que la répétition « des erreurs du passé » qui renforcent mécaniquement le pouvoir en place. Il va plus loin en affirmant que la décision du Comité central est « cohérente émotionnellement, mais contraire aux ambitions stratégiques du parti », contribuant même à « consolider » l’hégémonie que le PPA-CI souhaite combattre.
Face à cette situation, l’ancien proche collaborateur de Laurent Gbagbo appelle désormais à « bâtir une gauche plurielle et moderne » capable de proposer un modèle démocratique renouvelé. Il invite les électeurs à soutenir massivement les candidats dissidents pour installer un contre-pouvoir à l’Assemblée nationale.
Cette prise de position intervient alors que le PPA-CI a sanctionné 22 de ses cadres, dont Stéphane Kipré, Ouegnin Georges Armand et Séri Louma, pour leur candidature indépendante aux législatives. Tous ont été démis de leurs fonctions par décision du président du parti, Laurent Gbagbo.
Ahoua Don Mello, qui avait initialement plaidé pour une candidature de précaution à la présidentielle avant de s’engager personnellement dans la course, avait lui aussi été exclu du parti. Son appel à soutenir les dissidents marque ainsi un nouveau tournant dans la crise interne qui secoue le PPA-CI.
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