Une vive contestation a éclaté au sein de la communauté d’Abobo-Baoulé. Samedi 05 octobre 2024, les doyens de la génération Tchagba, accompagnés de l’Association des femmes dynamiques d’Abobo-Baoulé (AFDAB), ont fermement dénoncé le non-respect de leurs us et coutumes ancestraux. Lors d’une conférence de presse, ils ont accusé certains membres de la chefferie actuelle d’instrumentaliser leurs traditions à des fins personnelles.
« Nous, femmes et hommes des générations Tchagba, Blessoué et Gnandoh, sommes réunis pour dénoncer le bafouement de nos us et coutumes par ceux qui sont censés les protéger », a déclaré le porte-parole de la génération Tchagba, exprimant l’indignation collective de la communauté.
Les doyens ont particulièrement dénoncé la nomination de M. Assagou Michel comme nouveau Nanan, une décision prise par Akré Nangui Marc, détenteur de l’arrêté préfectoral. Selon eux, cette décision va à l’encontre des règles traditionnelles du pays Atchan, où le remplacement du doyen de village de son vivant est considéré comme un sacrilège. « Le véritable Nanan d’Abobo-Baoulé est le patriarche Djonka Clément, affectueusement appelé DC », a insisté le porte-parole.
Les membres de la génération Tchagba ont réaffirmé leur opposition à cette usurpation, appelant à la préservation et à la dépolitisation des traditions. « On ne s’autoproclame pas nanan ni doyen. Cela s’obtient par maturité et selon les lois ancestrales », a rappelé Assin, l’un des leaders de la communauté, avertissant des conséquences néfastes de telles décisions.
En pays Atchan, le plus ancien du village, appelé Akubênanan, est choisi sous l’influence des divinités et des ancêtres, a expliqué le porte-parole, soulignant la dimension spirituelle de ce processus.
Face à cette crise, les doyens appellent au respect strict des coutumes ancestrales, mettant en garde contre les malédictions des ancêtres si les traditions venaient à être bafouées.
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