À l’approche de la présidentielle d’octobre 2025, la formation des alliances politiques devient un enjeu central dans la conquête du pouvoir. En Côte d’Ivoire, comme ailleurs, aucune élection majeure ne se gagne sans coalition. Si certains partis misent sur leur ancrage national, d’autres optent pour des accords stratégiques afin d’élargir leur base électorale. Décryptage des dynamiques en cours.
Le RHDP et ses partenaires naturels
Le parti au pouvoir, le RHDP, dispose déjà d’un solide réseau d’alliés au sein des partis centristes et des mouvements indépendants proches de la majorité présidentielle. Depuis 2020, il a su maintenir des liens étroits avec des formations issues de la mouvance houphouëtiste. Des personnalités politiques influentes, anciennement issues du PDCI ou du FPI modéré, pourraient aussi rallier le camp présidentiel, attirées par la stabilité gouvernementale et les perspectives de gouvernance.
Une opposition encore en ordre dispersé
L’opposition ivoirienne reste marquée par une certaine fragmentation. Le PPA-CI de Laurent Gbagbo et le FPI de Pascal Affi N’Guessan, malgré un passé commun, n’ont pas encore trouvé de terrain d’entente pour une candidature unique. D’autres partis comme l’UDPCI, LIDER ou des mouvements de la société civile continuent d’exister en marge, sans coalition structurée.
Le PDCI, le grand flou stratégique
Depuis le décès de l’ancien président Henri Konan Bédié, le PDCI-RDA traverse une période de transition. Son positionnement pour 2025 reste incertain : ira-t-il seul avec un candidat comme Tidjane Thiam, ou cherchera-t-il une alliance avec le PPA-CI ou une autre force politique ? Plusieurs cadres militent pour une union de l’opposition, tandis que d’autres envisagent un recentrage idéologique.
Les alliances de circonstance : risque ou opportunité ?
Des accords ponctuels, non idéologiques, peuvent voir le jour à l’échelle régionale ou communale, en vue de maximiser les voix. Ces alliances dites de circonstance peuvent créer des dynamiques électorales locales intéressantes, mais elles comportent aussi des risques de désillusion si elles ne reposent sur un projet politique partagé.
Une élection à deux tours, un facteur d’alliances décisif
Le système électoral ivoirien, avec la possibilité d’un second tour, incite à la stratégie d’alliance post-premier tour. Les partis savent qu’ils doivent se positionner pour des négociations futures. Cela pousse certains à modérer leur discours ou à garder des canaux de communication ouverts, même avec leurs rivaux actuels.
En 2025, les alliances pourraient donc faire basculer l’élection. Entre calculs, négociations et enjeux de leadership, chaque parti affine sa stratégie en tenant compte de l’équilibre national et des attentes populaires.
La Rédaction
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