Par Jean Pierre Assa | lementor.net
Le coup d’envoi de la Ligue 1 LONACI 2025-2026 sera donné le 16 août, dans une atmosphère électrique où ambitions et rivalités se mêlent.
La précédente saison a laissé un goût d’inachevé pour plusieurs clubs. L’ASEC Mimosas et le Stade d’Abidjan avaient terminé à égalité avec 59 points, devant l’AFAD Djékanou à 55 points et un FC San-Pédro légèrement distancé à 46 points. Ce quatuor, déjà maître des débats en 2024-2025, semble encore mieux armé pour cette nouvelle campagne. Mais la Ligue 1 ivoirienne, réputée pour ses surprises et ses coups d’éclat, n’a jamais été une simple course linéaire vers le titre.
Les grands favoris
Le Stade d’Abidjan s’avance avec l’assurance des champions. Son collectif solide, capable de gagner même dans la difficulté, reste sa plus grande force. Les statistiques témoignent de sa constance : invaincu à domicile sur les six derniers mois de la saison passée, et doté d’une attaque efficace dans les fins de match, le club a su transformer ses occasions en points précieux. « On revient en tant que champions, mais la pression est immense — chaque équipe voudra nous battre dès la première journée », confie Yao, supporter inconditionnel.
L’ASEC Mimosas, détenteur de 29 titres nationaux, est l’autre mastodonte de cette catégorie. Son centre de formation de Sol Béni continue de produire des talents, et sa combinaison de jeunesse et d’expérience reste redoutable. La frustration d’avoir laissé filer le titre au profit du Stade d’Abidjan agit comme un moteur. « On veut revoir le club sur le toit cette saison — les jeunes de Sol Béni se doivent d’apporter le titre », affirme Kouamé, fidèle de la tribune jaune et noire.
Le FC San-Pédro, champion en 2024 et vainqueur de la Coupe nationale en 2025, retrouve un élan de confiance. Sa puissance offensive et son expérience en compétitions africaines le placent naturellement dans le cercle des prétendants majeurs. « Le club n’oublie pas 2024, c’est le momentum à exploiter », souligne Koffi, supporter portuaire, persuadé que son équipe peut viser le doublé coupe-championnat.
Les favoris solides
L’AFAD Djékanou, troisième du dernier exercice, incarne l’outsider prêt à se hisser sur le podium, voire plus. Avec une défense réputée hermétique et une efficacité redoutable sur coups de pied arrêtés, le club du Plateau a déjà prouvé qu’il pouvait rivaliser avec les plus grands. Ses 55 points la saison passée témoignent d’une régularité qui, si elle est maintenue, pourrait bien transformer les ambitions en réalité. La qualification pour la Coupe de la Confédération CAF offre également une expérience supplémentaire aux joueurs, habitués désormais aux confrontations internationales.
Les outsiders déterminés
La Société Omnisports de l’Armée (SOA) conserve l’image d’une équipe disciplinée et tactiquement solide. Championne en 2019, elle reste difficile à manœuvrer et capable de faire dérailler les plans des favoris, notamment sur des matchs fermés où la patience est de mise.
Le SC Gagnoa, avec son stade Biaka Boda bouillant, est une véritable forteresse. Les grands y ont souvent laissé des plumes, et l’enthousiasme des supporters locaux constitue un atout psychologique non négligeable.
Le Stella Club d’Adjamé, géant historique revenu dans l’élite avec ambition, alterne entre éclats et irrégularité. Son aura et son expérience en font toutefois un adversaire à prendre au sérieux, surtout lors des grands rendez-vous.
Bouaké FC complète ce groupe d’outsiders. Son renforcement par des joueurs expérimentés et sa puissance physique sur le terrain, notamment lors des matchs disputés sur des pelouses difficiles, lui permettent de poser des problèmes à n’importe quelle équipe.
Les équipes à ne pas négliger
L’AS Denguélé, club du Nord, impressionne par sa jeunesse, son intensité et son jeu direct. Son invincibilité à domicile lors de la saison passée reste un indicateur fort de sa compétitivité. Les promus US Tchologo et ES Agboville, bien que focalisés sur l’objectif maintien, peuvent créer la surprise. Les points pris face aux grosses équipes valent souvent double dans la lutte pour rester en Ligue 1.
Les chiffres qui parlent
La saison 2024‑2025 a été dense, avec 240 rencontres disputées et un total de 513 buts marqués, soit en moyenne 2,14 buts par match. Le championnat a également été marqué par un certain équilibre : 30 % des matchs ont vu un succès de l’équipe à domicile, 31 % se sont soldés par un nul, tandis que les victoires à l’extérieur ont représenté 39 % des résultats. Ces chiffres confirment que, malgré la présence de favoris, la Ligue 1 ivoirienne reste ouverte et imprévisible.
La voix des tribunes
Les supporters, acteurs essentiels de cette compétition, oscillent entre espoir et prudence. Les fans de l’ASEC attendent une revanche éclatante, ceux du Stade d’Abidjan veulent défendre le titre avec fierté, tandis qu’à San-Pédro, on rêve d’un retour au sommet. Dans les rangs des outsiders, on croit dur comme fer aux coups d’éclat. « Si on accroche deux ou trois gros, tout est possible », glisse un supporter du SC Gagnoa, sourire aux lèvres mais déterminé.
Un championnat sous haute tension
Cette saison 2025-2026 pourrait bien être l’une des plus disputées de ces dernières années. Les grands favoris tenteront de tenir leur rang, les outsiders chercheront à bousculer l’ordre établi et les promus joueront chaque match comme une finale. À partir du 15 août, les stades ivoiriens vibreront à nouveau, et avec eux, l’âme d’un football où rien n’est jamais écrit d’avance.
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