L’attaque terroriste du 17 septembre 2024 sur Bamako marque un tournant critique pour le Mali, exposant la fragilité de la capitale malienne et soulevant des doutes sur la capacité des forces armées (FAMA) à contenir une offensive totale des groupes terroristes. L’incapacité des autorités politiques et militaires à endiguer la menace terroriste, malgré les efforts apparents, révèle un dysfonctionnement profond, tandis que la capitale, jadis épargnée, devient un théâtre de violence.
La double attaque, une démonstration de force
Les assauts simultanés sur l’école de gendarmerie de Faladié et la base aérienne de Bamako montrent la puissance tactique des terroristes, malgré leur nombre restreint. Une dizaine de jihadistes seulement ont réussi à s’infiltrer au cœur de la capitale, causant des pertes humaines considérables parmi les forces de sécurité, et des destructions matérielles importantes, notamment sur l’aéroport international Modibo-Keïta – Senou.
Cette attaque, revendiquée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), filiale locale d’Al-Qaïda, illustre un affaiblissement alarmant des lignes de défense maliennes, déjà tendues par les multiples fronts du nord et du centre du pays. L’usage de motos pour contourner la sécurité et les tirs d’armes lourdes sur des infrastructures militaires montrent une planification stratégique minutieuse de la part des terroristes, qui ont exploité la vulnérabilité apparente des forces en place.
Responsabilité des autorités : entre failles stratégiques et manque de réaction
Malgré l’affirmation des autorités maliennes, notamment le discours du colonel Assimi Goïta, vantant les victoires contre les groupes armés, la réalité sur le terrain raconte une autre histoire. La défense de Bamako semble déficiente, malgré les avertissements répétés sur la montée en puissance des groupes armés jihadistes dans le pays. Le retard dans la réaction militaire à l’aéroport de Bamako et l’absence d’un dispositif défensif efficace dans des zones pourtant stratégiques soulèvent des questions sur la capacité des autorités à sécuriser durablement le pays.
Bamako peut-elle tenir ?
L’attaque met également en lumière l’épineuse question de la capacité du Mali à se défendre contre une potentielle offensive de grande envergure visant la capitale. Si une dizaine d’assaillants ont pu causer autant de dégâts dans des installations militaires hautement sensibles, que pourrait-il se passer si des forces terroristes plus importantes s’attaquaient à Bamako avec pour objectif de s’emparer de la ville ?
L’insécurité chronique qui affecte le nord et le centre du pays semble s’étendre au sud, dans un contexte où l’armée malienne, bien qu’appuyée par des alliés étrangers, est largement dispersée sur plusieurs fronts. De plus, l’absence de transparence dans la communication des bilans humains et matériels après les attaques renforce le sentiment de confusion et d’impuissance.
Quelle suite pour les autorités maliennes ?
Pour le gouvernement et l’armée malienne, la situation actuelle appelle une réévaluation stratégique urgente. Le renforcement des positions à Bamako, une meilleure coordination avec les alliés internationaux et une stratégie plus pro-active sont essentiels pour éviter que de telles attaques ne se reproduisent. La responsabilité des autorités politiques et militaires est indéniable : elles doivent protéger la capitale et éviter que le Mali ne devienne un terrain de conquête facile pour les groupes terroristes.
Cependant, les défis sont nombreux : les relations tendues avec certaines puissances étrangères, la complexité des alliances locales, ainsi que l’usure des troupes maliennes face à une guerre asymétrique prolongée. Sans une réforme militaire et une stratégie de défense plus efficace, la menace terroriste pourrait devenir incontrôlable. La question que l’on doit se poser est alors : le Mali peut-il vraiment résister à une offensive totale et complète sur Bamako ?
Conclusion
La récente attaque terroriste à Bamako expose les failles de l’État malien et le manque de préparation face à une menace terroriste grandissante. Alors que les autorités tentent de maintenir une façade de contrôle, la réalité montre que la capitale n’est plus un sanctuaire, et que sans un changement rapide de cap, le pire pourrait arriver.
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