Une attaque djihadiste a frappé durement la localité de Fanworgou ce 2 octobre 2024 au nord du Togo, sur un chantier de la société de construction EBOMAF. Ce drame a causé la mort de 19 personnes, dont 9 militaires et 10 civils employés de l’entreprise, chargés de creuser des tranchées pour renforcer la frontière avec le Burkina Faso, une zone fréquemment infiltrée par des groupes armés.
L’attaque, survenue tôt mercredi matin, a pris pour cible les soldats togolais chargés de sécuriser le chantier, ainsi que les employés sur place. Les assaillants, lourdement armés, ont rapidement submergé les défenses et détruit des engins de chantier, dont un bulldozer et six pelleteuses, causant des pertes matérielles estimées à plus de 2 milliards de FCFA.
Un projet stratégique ciblé par les djihadistes
Le chantier visé par cette attaque avait pour objectif de creuser des tranchées tout le long de la frontière avec le Burkina Faso, afin de freiner les incursions djihadistes. Malgré la présence militaire, les djihadistes ont réussi à pénétrer le dispositif et mener un assaut violent, utilisant des armes lourdes et des tactiques sophistiquées. Ce projet de tranchée, également destiné à protéger la frontière avec le Bénin, est considéré comme une initiative clé pour la sécurité du pays.
Une riposte militaire déterminée
L’armée togolaise, avec le soutien d’hélicoptères pilotés par des instructeurs turcs, a riposté rapidement, parvenant à repousser les assaillants après de violents échanges de tirs. Selon les autorités, la présence de femmes et de mineurs parmi les combattants djihadistes a rendu la situation particulièrement complexe. Si l’attaque a finalement été contrée, le bilan reste lourd pour le Togo.
Des incursions djihadistes récurrentes dans le nord
Cette attaque n’est pas un incident isolé dans cette région frontalière instable. Depuis plusieurs mois, le nord du Togo subit des incursions régulières de groupes armés venant du Burkina Faso. Les djihadistes semblent adapter constamment leurs stratégies, employant par exemple des troncs d’arbres pour franchir les tranchées de sécurité. En août dernier, une tentative d’incursion similaire avait coûté la vie à un civil.
Des familles en deuil et un pays sous le choc
Les familles des victimes sont aujourd’hui plongées dans le deuil, tandis que les sept blessés ont été transportés d’urgence à l’hôpital militaire pour y recevoir des soins. La société EBOMAF, endeuillée par la perte de ses employés, exprime sa solidarité avec les proches des disparus et les militaires tombés lors de cette attaque.
Ce nouvel assaut djihadiste met en lumière la persistance de la menace sécuritaire dans le nord du Togo, malgré les efforts du gouvernement pour renforcer la protection de ses frontières.
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