Par La Rédaction
À moins de quatre mois du scrutin présidentiel du 25 octobre 2025, Pascal Affi N’Guessan, président du Front populaire ivoirien (FPI) et candidat déclaré, a rencontré ce mercredi 9 juillet une délégation du Forum des Sages de l’Afrique de l’Ouest au Sofitel Hôtel Ivoire d’Abidjan. Face aux anciens chefs d’État Boni Yayi du Bénin, Goodluck Jonathan du Nigeria, et Mohamed Ibn Chambas, figure diplomatique ouest-africaine, Affi a dressé un tableau sombre de la situation politique nationale et a lancé un appel pressant à l’action.
Pour le président du FPI, la Côte d’Ivoire s’apprête une fois de plus à organiser une élection sans les garanties fondamentales de transparence, d’équité et d’inclusivité. Il déplore que depuis les dernières crises, peu de choses aient véritablement changé dans les mécanismes institutionnels, à commencer par la Commission électorale indépendante (CEI), dont il remet en cause la crédibilité. Rappelant que la CEI avait été au centre de la crise post-électorale de 2010, Affi estime qu’elle n’a toujours pas été réformée en profondeur et demeure un foyer de suspicion pour une large partie de l’opinion.
Il a également dénoncé le retrait de la liste électorale de plusieurs figures politiques de premier plan, notamment Laurent Gbagbo, Tidjane Thiam, Guillaume Soro et Charles Blé Goudé. Selon lui, ces exclusions sapent davantage la confiance dans le processus électoral et risquent de priver le scrutin d’un caractère véritablement démocratique. Affi est allé plus loin en affirmant que la candidature d’Alassane Ouattara pour un quatrième mandat ne ferait qu’aggraver les tensions. Selon ses mots, « pour la paix en Côte d’Ivoire, le président Alassane Ouattara ne doit pas être candidat ».
Face à ces constats, le président du FPI a réitéré la volonté de l’opposition d’engager un dialogue politique sincère avec toutes les parties prenantes, dans l’objectif de rétablir la confiance, de garantir une compétition équitable et d’apaiser le climat politique. Il a salué l’initiative du Forum des Sages et appelé ses membres à jouer pleinement leur rôle en accompagnant la Côte d’Ivoire vers des élections crédibles et porteuses d’espoir.
La rencontre avec ces émissaires de la paix régionale intervient à un moment crucial, alors que les regards internationaux se tournent à nouveau vers Abidjan. Dans les couloirs du pouvoir comme dans l’opposition, chacun sait que cette présidentielle pourrait marquer un tournant, pour le meilleur comme pour le pire. Et Affi, en interpellant les sages, semble vouloir rappeler que l’histoire s’écrit aussi dans la capacité à prévenir plutôt qu’à réparer.
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