Par La Rédaction | lementor.net
Le Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) a officialisé, ce 31 juillet 2025, la révocation de M. Ahoua Don Mello de son poste de Vice-Président Exécutif chargé du District des Lacs et de la promotion du panafricanisme. Cette décision, signée par le président du parti, Laurent Gbagbo, intervient moins de 24 heures après la déclaration publique de candidature de Don Mello à l’élection présidentielle d’octobre 2025.
Ce limogeage, formalisé par la décision n°0051/2025/PP/PPA-CI, acte une rupture nette entre l’ancien ministre de l’Équipement de Gbagbo et la direction politique actuelle du parti. Le document invoque les statuts du PPA-CI et le règlement intérieur pour justifier cette décision, sans mention explicite de la candidature comme motif, mais la concomitance des deux événements ne laisse guère de doute quant à la causalité.
Dans son discours du 31 juillet au matin, Don Mello, vice-président de l’Alliance internationale des BRICS, avait annoncé sa volonté d’entrer dans la course présidentielle en tant que « candidat de précaution » pour éviter, selon ses mots, une « politique de la chaise vide » et offrir aux souverainistes une alternative électorale crédible, dans un contexte où la candidature de Laurent Gbagbo a été écartée par la CEI. Bien qu’il ait affirmé rester fidèle à la ligne idéologique du parti, cette initiative personnelle a été interprétée par la direction comme un acte de défiance envers la discipline interne.
Le PPA-CI, dans son communiqué du même jour, avait d’ailleurs réaffirmé son rejet catégorique du « quatrième mandat anticonstitutionnel » de M. Alassane Ouattara, tout en appelant à la résistance démocratique et à la mobilisation républicaine. En parallèle, il insistait sur la cohérence idéologique et stratégique du parti, dénonçant toute tentative individuelle de contournement ou d’initiative non validée collectivement.
Le Président-Exécutif du parti, Sébastien Dano Djédjé, est désormais chargé de veiller à la bonne exécution de cette décision. La sanction prend effet immédiatement et a été communiquée à l’ensemble des structures internes du parti.
Cette éviction d’Ahoua Don Mello révèle une ligne de fracture au sein du camp souverainiste : d’un côté, ceux qui prônent une candidature unique et concertée, probablement conditionnée à un processus de validation stratégique interne ; de l’autre, ceux qui estiment que le contexte politique exige des prises de position audacieuses pour ne pas laisser un boulevard au pouvoir en place.
L’ancien directeur du BNETD et ministre réputé pour son expertise technique, très actif dans les milieux panafricanistes et proches des BRICS, devra désormais porter sa candidature en dehors de l’étiquette du PPA-CI. Une candidature indépendante ou portée par une coalition alternative pourrait se profiler dans les jours à venir.
L’épisode Don Mello révèle en creux l’étroitesse des marges de manœuvre dans une opposition ivoirienne ébranlée, fragmentée, et confrontée à la question cruciale de l’unité stratégique face à une candidature du président sortant largement structurée. À trois mois du scrutin, les cartes continuent de se redistribuer, souvent dans la douleur.
                                                                        
                                                                        
                            
                            
                            
                            
                            
                                        
                                        
				            
				            
				            
				            
 
			        
 
			        
 
			        
 
			        
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