Par AN | Lementor.net
Trois jours après le rejet de sa candidature à la présidentielle ivoirienne, Laurent Gbagbo a lancé une série de consultations politiques en recevant mercredi Pascal Affi N’Guessan, président du Front populaire ivoirien (FPI). Cette rencontre, organisée dans les locaux du PPA-CI à Abidjan, constitue la première entrevue officielle entre les deux hommes depuis le retour de l’ancien chef de l’État en 2021.
Autour de Laurent Gbagbo figuraient plusieurs cadres de son parti, dont Assoa Adou, Hubert Oulaye, Koné Katinan, Dano Djédjé et Habiba Touré. Les échanges avec Affi N’Guessan et sa délégation ont porté sur la décision du Conseil constitutionnel du 8 septembre, qui a invalidé la quasi-totalité des dossiers de candidature 55 sur 60 dont ceux des deux leaders.
Un geste politique symbolique
Au-delà du débat sur les parrainages manquants et l’absence d’inscription sur la liste électorale, cette rencontre est perçue comme un signal politique fort. Elle met fin à plus d’une décennie de crispations entre Gbagbo et Affi, séparés depuis la scission du FPI en 2011.
Des signes d’apaisement existaient déjà : participation d’Affi à la marche conjointe PDCI–PPA-CI en août dernier et sa présence remarquée au meeting du PPA-CI à Yopougon Ficgayo. Mais jamais les deux hommes n’avaient échangé en tête-à-tête depuis la fin de la crise interne de leur ancienne formation.
Une opposition en quête de stratégie
Dans la même journée, Laurent Gbagbo a également reçu des délégations du PDCI-RDA et de GPS, le mouvement de Guillaume Soro, tous membres du front commun de l’opposition. Ces rencontres visent, selon le PPA-CI, à « examiner les analyses et observations » liées à la décision du Conseil constitutionnel et à envisager des actions communes à l’approche du scrutin du 25 octobre.
Pour l’heure, aucune décision concrète n’a été annoncée. Mais le geste d’ouverture est jugé encourageant par plusieurs observateurs, dans un contexte marqué par l’exclusion des candidatures de figures majeures de l’opposition comme Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam.
Âgé de 80 ans, Laurent Gbagbo avait été acquitté en 2019 par la Cour pénale internationale des charges liées à la crise post-électorale de 2010-2011, avant de rentrer en Côte d’Ivoire en juin 2021. Sa candidature en 2025 devait symboliser son retour sur la scène politique. Le rejet de son dossier par le Conseil constitutionnel a été dénoncé par le PPA-CI comme un « déni de démocratie » et un moyen d’écarter des concurrents sérieux face au président sortant Alassane Ouattara, en lice pour un quatrième mandat.
Les consultations initiées par l’ancien président devraient se poursuivre dans les prochains jours avec d’autres forces politiques, dans une tentative de bâtir une réponse collective à ce qu’il qualifie de mise à l’écart « arbitraire » de l’opposition.
Leave a comment