Par AN | Lementor.net
À quelques semaines de la présidentielle du 25 octobre, le Bureau ivoirien du droit d’auteur (BURIDA) entend faire respecter à la lettre la législation sur l’utilisation des œuvres musicales pendant la campagne électorale. L’institution invite chaque candidat à s’acquitter des redevances dues avant toute diffusion publique de chansons ou productions artistiques lors des meetings.
Pour mieux toucher l’opinion, le BURIDA a choisi une voix symbolique : celle de Jean François Kouassi, présenté comme le « candidat des jeunes » mais dont la candidature n’a pas été validée par le Conseil constitutionnel. Dans un spot diffusé sur les médias, il interpelle directement les compétiteurs :
« Campagne d’accord, droit d’auteur d’abord. Je lance un appel à mes anciens concurrents : qu’ils règlent leurs redevances afin de soutenir nos artistes, car leurs campagnes seront rythmées de musique tout au long d’octobre », déclare-t-il.
Ce n’est pas une première initiative du genre. Déjà en 2010 et 2015, le BURIDA avait exigé que les formations politiques s’acquittent des frais de diffusion des œuvres musicales utilisées lors des rassemblements. Si certains candidats s’étaient conformés à la loi, d’autres avaient été rappelés à l’ordre pour usage non autorisé de chansons d’artistes ivoiriens et étrangers.
En 2020, malgré un contexte sanitaire contraint, la campagne présidentielle s’était également accompagnée d’une forte sonorisation. Le BURIDA avait alors adressé des avertissements fermes, réaffirmant que « nul n’est au-dessus de la loi en matière de droit d’auteur ».
Pour l’organisme, le respect de ces obligations va bien au-delà d’une simple formalité. Il s’agit d’un enjeu juridique, car la législation ivoirienne prévoit une rémunération pour toute utilisation publique d’une œuvre, mais aussi d’un enjeu économique, puisque ces redevances représentent une ressource essentielle pour de nombreux artistes, souvent confrontés à l’instabilité financière.
À travers sa nouvelle campagne, le BURIDA veut rappeler que la créativité a un prix, et que la ferveur électorale ne doit pas se faire au détriment des droits des créateurs. Le ton est donné : « Campagne d’accord, droit d’auteur d’abord ».
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