Par La Rédaction | Lementor.net
La Côte d’Ivoire est entrée dans une phase décisive de son processus électoral avec la publication, par le Conseil Constitutionnel, de la liste définitive des candidats autorisés à prendre part au scrutin présidentiel du 25 octobre 2025. Dans ce contexte marqué par de fortes tensions politiques et une effervescence dans les états-majors, le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité a pris une mesure ferme : il est désormais strictement interdit aux autorités administratives locales, notamment aux préfets et sous-préfets, d’autoriser ou d’encadrer toute manifestation visant à remettre en cause les décisions de la haute juridiction électorale.
Une décision aux allures de rappel à l’ordre
Dans une note officielle adressée au corps préfectoral, le ministre a insisté sur le caractère incontestable et définitif des arrêts du Conseil Constitutionnel. Selon lui, « aucune initiative, qu’elle soit d’ordre politique, social ou militant, ne saurait se substituer à la souveraineté de cette institution ». En d’autres termes, les marches, sit-in ou rassemblements dont l’objectif serait de contester l’autorité du Conseil sont d’emblée considérés comme illégaux et ne devront recevoir aucun encadrement administratif.
Cette directive s’inscrit dans une volonté d’éviter des dérives susceptibles de menacer la paix publique, dans un climat électoral déjà sensible. Le gouvernement entend ainsi rappeler aux acteurs politiques, aux organisations de la société civile et aux citoyens que l’arène électorale dispose de règles claires et que leur respect est une condition essentielle à la stabilité nationale.
Entre fermeté institutionnelle et liberté d’expression
Si cette décision traduit la volonté de l’État de préserver l’ordre public, elle soulève également des débats dans certains milieux politiques et associatifs. Des voix estiment que ce type d’interdiction, même s’il vise à prévenir des débordements, pourrait être perçu comme une restriction des libertés de manifestation et d’expression garanties par la Constitution. D’autres, en revanche, considèrent qu’il s’agit d’une mesure de bon sens dans un pays encore marqué par les traumatismes des crises post-électorales passées.
Le Conseil Constitutionnel, qui a déjà été au centre de vives polémiques lors des scrutins précédents, voit ainsi son autorité consolidée par cette mesure, au moment où ses décisions sur la recevabilité des candidatures font l’objet de commentaires et de critiques.
Un signal pour la suite du processus électoral
À un peu plus d’un mois du scrutin présidentiel, ce rappel à l’ordre constitue un signal fort envoyé à tous les protagonistes : la compétition se jouera dans les urnes et dans le respect des règles établies. Les forces politiques sont donc invitées à concentrer leurs efforts sur la mobilisation électorale, la présentation de leurs programmes et la persuasion des électeurs, plutôt que sur des actions de rue susceptibles de mettre en péril la cohésion sociale.
En verrouillant toute contestation publique des décisions du Conseil Constitutionnel, le gouvernement espère ainsi maintenir un climat d’apaisement et de sécurité dans la période cruciale qui précède l’élection. La Côte d’Ivoire s’apprête donc à vivre un nouveau rendez-vous démocratique dont la réussite dépendra, pour une large part, de la discipline et du sens de responsabilité des différents acteurs.
Leave a comment