Par AN | Lementor.net
La tension reste vive à quelques jours de la présidentielle ivoirienne. Ce jeudi 16 octobre, 109 manifestants interpellés lors des rassemblements du 11 octobre seront présentés devant la justice. Selon Me Jean-Chrysostome Blessy, secrétaire exécutif du PDCI-RDA chargé des questions judiciaires,
« la machine judiciaire se met en marche : 24 de nos compatriotes seront jugés au tribunal correctionnel de Dabou, tandis que 85 autres comparaîtront à Abidjan, dans le cadre d’une procédure de flagrant délit ».
L’avocat précise que les prévenus bénéficieront de l’assistance d’une équipe d’avocats mobilisés par la Veille Juridique du PDCI-RDA, épaulée par d’autres professionnels volontaires.
« Puisse l’esprit de justice et d’indépendance animer nos juges dans ce combat pour la Côte d’Ivoire », a-t-il déclaré.
Une contestation sous haute tension
Les inculpations interviennent dans un contexte de polarisation politique extrême, à seulement neuf jours du scrutin présidentiel prévu le 25 octobre.
Le 11 octobre, le PDCI-RDA et le PPA-CI, dont les candidats Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam ont été écartés de la course à la présidence, avaient appelé à une marche pacifique à Cocody, dans la capitale économique.
L’événement, interdit par les autorités, s’est soldé par 237 interpellations à Abidjan et 18 à Dabou, selon le ministère de l’Intérieur.
Malgré cette répression, la colère n’a pas faibli. Les 13 et 14 octobre, de nouveaux foyers de contestation ont éclaté dans plusieurs localités du pays, notamment dans les bastions de l’opposition, où des routes ont été bloquées et des écoles fermées.
Amnesty International hausse le ton
Face à l’escalade de la tension, Amnesty International a appelé les autorités ivoiriennes à « mettre fin à la répression » et à « respecter le droit de réunion pacifique ».
« Toute personne détenue pour le simple fait d’avoir exercé pacifiquement ses droits humains doit être libérée immédiatement », a insisté Marceau Sivieude, directeur régional de l’organisation pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
Le PPA-CI, de son côté, a dénoncé la mort de deux personnes, dont un bébé, ainsi qu’une trentaine de blessés et plus de 700 arrestations au total. Le parti a annoncé une nouvelle mobilisation le 18 octobre, une semaine avant le scrutin.
Les autorités, pour l’heure, n’ont pas communiqué sur d’éventuelles autorisations ou interdictions concernant ce nouveau mot d’ordre de l’opposition.
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