Ailleurs, les structures de sécurité sociale supplient les banques pour leur prêter de l’argent mais, en Côte d’Ivoire, c’est la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale rachète les banques : 20% de NSIA BANQUE, 20% de la BNI, 20% de Bridge Bank, etc.
Je me suis discrètement glissé dans la salle du Forum sur la retraite qui rassemble tous les organismes en charge de la sécurité sociale des pays d’Afrique francophone réunis actuellement à Abidjan, et ce que j’ai appris est assez instructif. Au Gabon, la structure de sécurité sociale, surendettée et en cessation de paiement, a été mise sous « administration provisoire », alors qu’en Côte d’Ivoire Denis Charles Kouassi, DG de la CNPS de Côte d’Ivoire, est assis sur 850 milliards F.CFA d’actifs financiers. Au moment où la quasi-totalité de ses structures sœurs affichent des déficits qui se creusent d’année en année et qu’elles peinent à payer les pensions de retraite et d’autres prestations sociales, la CNPS Côte d’Ivoire annonce pour 2022 150 milliards F.CFA de bénéfices. En huit ans, la pension du retraité ivoirien a été revalorisée de 25%. J’ai effectué quelques recherches et aucun pays de la planète ne fait mieux.
Et pourtant, la CNPS de Côte d’Ivoire vient de loin. Jusqu’en 2010, elle cumulait des déficits de plus de 200 milliards de CFA. Comme l’a révélé un expert étranger dans la salle de l’hôtel Ivoire d’Abidjan, la réforme qui a permis ce miracle ivoirien de la sécurité sociale existait depuis 2006, mais les « socialistes » gbagbo et mamadou koulibaly n’en voulaient pas. Et c’est le libéral Ouattara qui a avalisé la réforme qui ne présente que des avantages pour les travailleurs et les retraités. Afin de marquer toute sa volonté à accompagner la réforme, le président ivoirien a évité l’assemblée nationale en adoptant la réforme par ordonnance, histoire d’aller vite. L’orgueil de l’homme de Gauche que je suis a pris un coup et je me sens trahi par mes camarades socialistes de l’ancien régime ivoirien.
L’autre structure de sécurité sociale, la CGRAE, responsable des fonctionnaires Ivoiriens, a retrouvé une bonne santé financière et elle est désormais capable d’investir ses excédents et se constituer des réserves pour pérenniser le système.
Une constante s’est dégagée dans les différentes interventions des patrons de la sécurité sociales d’Afrique francophone réunis à Abidjan : tous veulent Ouattara comme président de la république dans leur pays. Et pour cause, comme l’a rappelé sans cesse le Directeur Général de la CNPS Côte d’Ivoire, le succès de son institution réside dans la volonté politique, sans laquelle toute réforme dans ce domaine, aussi innovante soit-elle, est vouée à l’échec.
Ce qui est vrai, est vrai !
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