Face à la menace terroriste, le Burkina Faso se trouve confronté à deux approches diamétralement opposées pour faire face aux attentats. D’un côté, certains plaident pour des annonces publiques des bilans tragiques, des hommages nationaux, et des journées de deuil afin de consolider l’unité nationale. De l’autre, le régime militaire, sous la direction d’Ibrahim Traoré, préconise une stratégie de silence, évitant toute communication sur les attaques pour ne pas offrir aux terroristes la « satisfaction » de leurs crimes.
Cette approche, qui a marqué les premiers mois du régime, a conduit à une invitation implicite faite aux médias burkinabè de « filtrer » les informations sur les attaques, tandis que des médias internationaux ont été suspendus. Cependant, la récente attaque de Barsalogho, survenue le 24 août 2024, a révélé les limites de cette stratégie. Le massacre de centaines de civils dans cette ville située à une quarantaine de kilomètres de Kaya, capitale régionale du Centre-Nord, a suscité une vague d’indignation, tant au niveau national qu’international.
Malgré l’absence d’un bilan officiel, deux ministres ont rendu visite aux blessés à l’hôpital de Kaya, un geste relayé par l’Agence d’information du Burkina (AIB). Des émissaires des présidents nigérien et malien ont également fait le déplacement à Ouagadougou pour présenter leurs condoléances. En écho à cette tragédie, le pape François a adressé un message de soutien, appelant la Vierge Marie à veiller sur le peuple burkinabè. Face à une telle situation, nombreux sont les Burkinabè qui attendent une prise de parole d’Ibrahim Traoré.
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