Par La Rédaction – Jean Pierre Assa
L’information n’a été annoncée nulle part. Pourtant, elle frappe directement le portefeuille. Depuis quelques jours, les Ivoiriens désireux de se rendre au Maroc découvrent, stupéfaits, une hausse soudaine des frais de visa. Jusqu’à 55 000 F CFA pour un visa long séjour, soit une augmentation de plus de 20 %. Sans explication, sans circulaire. À Abidjan, dans les agences de voyage et devant les consulats, la colère monte.
Et cette tension intervient à un moment symbolique : le Maroc se prépare à accueillir la Coupe d’Afrique des Nations 2025, avec une ferveur continentale. Des milliers d’Ivoiriens espéraient effectuer le déplacement pour soutenir les Éléphants. Mais ces nouvelles barrières financières refroidissent les ardeurs. Certains y voient un filtrage anticipé, d’autres une mesure sécuritaire déguisée.
Historiquement, les relations entre Rabat et Abidjan ont toujours été qualifiées d’« excellentes ». Échanges commerciaux, coopération sécuritaire, investissements bancaires, projets immobiliers… Le Maroc est l’un des partenaires majeurs de la Côte d’Ivoire en Afrique du Nord. Mais cette hausse des visas, perçue comme une décision unilatérale et injuste, jette une ombre sur cette belle entente.
Les étudiants en mobilité, les commerçants transsahariens et les pèlerins sont les premières victimes. Les plaintes se multiplient, tandis que le gouvernement ivoirien garde le silence. Aucun communiqué. Aucun plaidoyer. Pourtant, les frustrations s’installent.
La question reste entière : comment parler de “coopération Sud-Sud” quand les citoyens du Sud eux-mêmes sont empêchés de circuler librement ? Si la CAN 2025 devait être un moment de communion panafricaine, elle commence pour certains par une frontière plus chère — et plus fermée.
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