Transport En Commun En Côte d’Ivoire : Du Respect Et De La Considération Pour La Personne Humaine

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En Côte d’Ivoire, dans plusieurs régions, les chauffeurs dont ceux  conduisant les taxis communaux et les minicars appelés ‘’ Massa ‘’ qui rallient plusieurs localités à travers le pays, s’adonnent à un sport favori : le surnombre de passagers et cela, souvent à tombeau ouvert. Au su et au vu des forces de sécurité et de contrôle routier. Ce, au grand dame des passagers qui se retrouvent entassés comme des bêtes ou des objets. La Côtière longue de 450 km, rallie Abidjan, la capitale économique à Tabou, la vieille ville frontalière avec le Libéria voisin, juste à 26 km du fleuve Cavally, frontière naturelle. Décembre. Mois des périodes des fêtes de fin d’année, mois de nombreux voyages en Côte d’Ivoire. Mais aussi, mois de graves accidents, le plus souvent mortels. D’Abidjan à Dabou, une mince voie de près de 50 km, très sollicitée où deux cars ont peine à se croiser. Après Dabou, toutes les autres villes desservies par la Côtière dont Grand-Lahou, Fresco et Sassandra, sont à au moins 7 à 8 km de bifurcation sauf San-Pedro qui est traversée par celle-ci. Pour cela, de nouvelles agglomérations sont entrain de pousser à ces endroits avec pour nom commun, carrefour : Carrefour Grand-Lahou, Carrefour Fresco et Carrefour Sassandra. Ces carrefours sont les points de chute des passagers en provenance d’Abidjan ou du sens contraire dont les véhicules ne rentrent pas dans ces villes su-citées. Alors, commence pour eux, un second calvaire, le premier étant leur entassement comme sardines dans certains de ces véhicules. Avec ces jeunes chauffeurs de véhicules Massa, mus par l’appât du gain, ces jeunes qui n’ont aucune considération pour la personne humaine. Dans la cabine du chauffeur, là où il y a deux sièges prévus pour deux passagers, ce sont trois personnes qui s’y serrent. Derrière, sur les rangées prévues pour quatre (04), le chauffeur et son apprenti s’arrangent pour y faire asseoir, sans tenir compte de leurs incommodités, cinq (05) personnes. Avec ce surnombre, ils traversent allègrement corridors et barrages routiers qui ne manquent pas sur les routes ivoiriennes. Une fois le véhicule garé à 30 ou 50 m d’eux, les agents ne s’occupent que du ‘’ contenu ‘’ qui accompagne les pièces des véhicules, véhicules qu’ils regardent à peine. Le véhicule repart et le calvaire des passagers se poursuit. Débarqués à l’un des carrefours, le second calvaire, comme nous l’avons mentionné plus haut,  commence pour ces infortunés voyageurs qui ne sont pas encore au bout de leur peine.

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Au Carrefour Sassandra, les attendent des taxis brousse qui doivent les déposer en ville, moyennant 300 FCFA. Pour ces petites voitures conçues pour cinq (05) places (la carte grise faisant foi), ce sont, y compris le chauffeur, sept (07) personnes qui s’y engouffrent. Deux (02) à côté du chauffeur et quatre (04) à l’arrière. Ce départ est pris au corridor, à la barbe et au nez des agents qui ne voient rien. Du corridor à Sassandra, il y a au moins trois (03) barrages, y compris la brigade de gendarmerie avant l’entrée de la ville, ceux-ci ne voient rien non plus. Sur les 7 km séparant le corridor de la ville, les chauffeurs de taxis de Sassandra s’adonnent à un transport moyenâgeux, sous le regard condescend des forces de l’ordre. De Sassandra, le passager dont la destination est San-Pedro, n’est pas non plus au bout de ses peines. Malgré policiers et gendarmes aux abords des voies, contrôlant avec une feuille de cahier sur lequel est marqué le N° du véhicule ‘’ contrôlé ‘’, des passagers se retrouvent encore à 7 dans les taxis. Bien entassés, les crevasses, bosses et cabosses des rues leur font danser un tango vertical jusqu’à leur destination. Quel deal entre ces chauffeurs qui n’ont aucun respect de la dignité humaine et ces forces de l’ordre qui les regardent passer avec un air complice. En cas d’accident, quelle compagnie d’assurance prendrait en charge les passagers d’un véhicule en surnombre ? Pour la protection des citoyens, si les chauffeurs l’ignorent, les forces de l’ordre ne l’ignorent sûrement pas. Elles qui sont chargées des constats en cas d’accidents, et pourtant. Pour le respect de la dignité de la personne humaine, pour la sécurité du citoyen qui a le droit de voyager et ce, dans de bonnes conditions, les autorités compétentes doivent se pencher sur cette situation qui n’a que trop durée en Côte d’Ivoire. Lorsque le Président de la République SEM Alassane Ouattara parle d’une Côte d’Ivoire émergente à l’horizon 2020, il compte sur tout ce qui concourt au développement. Le transport ne saurait demeurer en reste de la chaine. Les mentalités doivent elles aussi, changer afin de tendre vers cette émergence. Il y a eu certes, changement de régime, mais c’est le même ivoirien qui fait la Côte d’Ivoire. Donc les mentalités doivent changer. Aux chauffeurs, leur apprendre que les passagers ne sont pas des objets. Même les objets sont bien classés dans les véhicules de transport de marchandises. On n’y verra jamais des sacs de riz superposés sur des cartons d’œufs. Que les chauffeurs sachent que le passager est un client qui paie son service, surtout que le client est roi, dit-on. Qu’en montant dans son véhicule, ce client a besoin de garder toute sa dignité et que ce client doit être sécurisé jusqu’à sa destination. Enfin pour l’image de la Côte d’Ivoire qui se veut un pays tourné vers le tourisme, ce ne sont sûrement pas ce genre d’images avilissantes qui vendront le pays à l’extérieur.

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