Invité Spécial, Soro Guillaume Ramène Sur Terre Jules Domché, Le Journaliste-Militant Pro-Gbagbo De Vox Africa : « Je Ne L’ai Pas Soutenu Parce Que Moi Je Soutiens La Vérité. Et Quand La Vérité Change De Camp, Je Suis La Vérité »

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Au cours de l’émission ‘’ L’Invité Spécial ‘’ de Vox Africa, une chaine de télévision camerounaise, émission en deux volets de plus de 50 mn X 2 avec pour modérateur Erik Nyindu, l’Honorable Soro Kigbafori Guillaume, Président de l’Assemblée Nationale de la Côte d’Ivoire, a fait descendre de son perchoir, voire même, a fermé le clapet au journaliste-militant pro-Gbagbo, Jules Domché, plus engagé pour Gbagbo que les militants du Front Populaire Ivoirien (FPI). Ayant mis de côté toute forme de déontologie, le journaliste s’était mis dans la peau du militant FPI pour en découdre avec celui-là même qui a ‘’ fait tomber son mentor Laurent Gbagbo’’. L’on croirait entendre César Etou ou Guillaume Gbato, chargeant Soro. Malheureusement pour lui, il avait affaire à quelqu’un qui connait bien l’histoire de la crise ivoirienne dont il a été l’un des acteurs clés. Ouvrant les hostilités par l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire que Jules Domché traite de monocolore parce que n’y siège pas de député FPI, Soro le ramène à la réalité : « Le Président de la République, SEM Alassane Ouattara a souhaité et demandé un gouvernement d’union nationale. Malheureusement, nous avons buté sur le refus du FPI d’intégrer le gouvernement. Il s’est opposé à aller à des élections. Au parlement, nous exerçons la démocratie du peuple, pas la démocratie des partis politiques. A partir du moment où les citoyens sur l’ensemble du territoire ont eu en toute liberté, la possibilité de se choisir leurs députés, nous considérons que cette Assemblée Nationale remplit toutes les normes pour fonctionner valablement ». Sur sa lancée, notre journaliste s’empêtre dans les mots, amenant l’Honorable Soro à lui donner des cours de français en lui faisant connaitre la différence entre consensus et compris. Après les explications de Soro sur ‘’ l’ivoirité’’ pratiquée par Laurent Gbagbo et ses partisans, Jules Domché lance : « Jai du mal à vous croire ». Citant Mamadou Koulibaly et Laurent Fologo comme exemple pour soutenir qu’il n’y avait pas d’exclusion avec Gbagbo. Se référant au fameux forum de la réconciliation, Soro soutiendra : « Nous n’étions pas stupides. Nous avions compris que M. Gbagbo avait besoin d’un temps de grâce pour asseoir son pouvoir et mieux relancer l’ivoirité. En réalité, le Mamadou Koulibaly, le Fologo dont vous parlez, je vous fais savoir simplement que l’histoire de l’humanité montre que, à toute dictature, son personnel politique ». Malgré les explications, refusant de reconnaitre que Gbagbo a pratiqué l’ivoirité, l’exclusion, la discrimination et la ségrégation, Domché persiste. Amenant Soro à poursuivre : « Cela a été reconnu par Tabo M’béki qui a fait un rapport à l’Union Africaine. Tout le monde l’a reconnu M. Domché. Il faudra que vous acceptiez qu’en Côte d’Ivoire, nous étions au bord du gouffre. Qu’il y avait une discrimination, ce qui justifiait les accords que nous avions signés ». Défendant son mentor, puisqu’il n’est plus journaliste mais le politique qui veut en découdre avec l’adversaire, il soutient que Gbagbo n’a pas pu travailler à cause des 10 ans et crise et qu’il trouve paradoxal que Soro parle de cette même crise pour cacher les insuffisances du pouvoir en place. Après l’avoir une fois de plus corrigé sur l’emploi du mot paradoxal, Soro l’éclaire : « Pendant 10 ans, M. Gbagbo n’a pas fait 9 % de taux de croissance. Voilà le mérite de M. Ouattara. Parce qu’en un (01) an et demi, il a fait un taux de croissance de 9,8 %, c’est ça son mérite ». Toujours dans le prisme déformant du FPI, son inspirateur, il parle de recomptage des voix et de justice à deux vitesses. Toujours avec calme, Soro le ramène à la réalité du terrain : « M. Gbagbo avait la possibilité de transmettre le pouvoir à M. Ouattara comme Abdoulaye Wade l’a fait. Et il n’aurait pas eu toutes ces difficultés, ces morts, ces arrestations que nous avions connus ». Et de poursuivre sur le recomptage : « M. Domché, le vrai problème, parce que ça c’est de la propagande, n’était pas un problème de recomptage. Les résultats sont très clairs. Le vrai problème, c’est qu’on voulait confisquer le pouvoir. Les résultats donnés par la CEI n’ont pas été contestés par le Conseil Constitutionnel de Yao N’dré, mais ce qui s’était passé, c’était de la forfaiture.  Quand on décide unilatéralement d’annuler des votes et curieusement, d’une seule et même région, sept (07) départements d’une même région pour permettre à l’adversaire de passer au pouvoir, c’est de la forfaiture. Le Conseil Constitutionnel n’avait pas la possibilité de recompter, il devait constater qu’il y a eu fraude et annuler simplement les élections ». Malgré cette patience de pédagogue de Guillaume Soro, Domché refuse de comprendre et va jusqu’à demander que Soro et Ouattara soient aux côtés de son mentor Laurent Gbagbo à la CPI. A Soro de poursuivre pour quelqu’un qui refuse de voir et de comprendre : « Nous étions au lendemain de l’arrestation de Gbagbo, nous étions au bord du gouffre. Il n’y avait pas de commissariat de police, pas de justice, pas d’institution. Seul le Président de la République était élu. La Cour Pénale Internationale (CPI) demande le transfèrement de M. Gbagbo, quel argument avait la Côte d’Ivoire pour s’y opposer ? », Lui demande-t-il. Et à Domché, de rebondir sur les cas Simone Gbagbo et Blé Goudé qui ne sont pas transférés. Inlassablement, dans la peau de l’enseignant à l’élève qui comprend difficilement ou qui feint de ne pas comprendre, Soro poursuit : « M. Gbagbo est transféré en 2011. La demande de Simone Gbagbo et de Blé Goudé, c’est en 2013. En 2013, l’Etat de Côte d’Ivoire existe, l’Etat de Côte d’Ivoire fonctionne avec toutes les institutions. Avec une justice capable de procéder à des enquêtes et de faire des procès ». Oubliant que la Côte d’Ivoire est en marche sous la gouvernance du Président Ouattara, Domché axe toutes ses questions sur Laurent Gbagbo.  Demandant à Soro de se prononcer sur sa situation judiciaire. Le Président de l’Assemblée Nationale ivoirienne : « Je n’ai pas à commenter des procédures en cours. Nous faisons confiance en la justice internationale. Il n’y a que deux possibilités. Soit, les charges sont confirmées et M. Gbagbo va en procès et il est condamné. Nous prendrons acte. Soit, les charges ne sont pas confirmées, il est libéré et nous prenons acte », tranchera-t-il. Toujours sur cette même lancée, Domché veut savoir pourquoi Soro n’a pas soutenu Gbagbo jusqu’au bout, malgré ce qui les lie ? Soro rappelle son histoire avec Gbagbo : « J’ai été très proche de la gauche ivoirienne. C’est un milieu que je connais très bien. Non ! Je ne l’ai pas soutenu parce que moi je soutiens la vérité. Et quand la vérité change de camp, je suis la vérité », conclura-t-il. Il faut retenir que Guillaume Soro,  non seulement a maîtrisé son sujet,  mais est demeuré cohérent, calme, humble et précis dans la chronologie de ces propos, de son analyse. Malheureusement en face, il y avait quelqu’un qui n’était pas là pour l’information mais pour confondre. Il serait bien que M. Domché fasse le même travail avec les politiciens de son pays, le Cameroun qu’il doit mieux connaitre que la Côte d’Ivoire.

 

 

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