22ème Sommet De l’UA De L’agriculture a La Résolution Des Conflits : La Présidence à La Mauritanie Où L’esclavage Persiste

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Le 22ème sommet et le 1er de l’année 2014 de l’Union Africaine (UA) s’est déroulé à Addis-Abeba du jeudi 30 au vendredi 31 janvier 2014. Le thème initial « l’agriculture et la sécurité alimentaire en Afrique. Un enjeu vital pour le continent qui reste encore dépendant du reste du monde », a été surclassé par les conflits en Centrafrique et au du Sud. Dès l’ouverture, Mme N’Konsazana Dlamini Zuma, présidente de la Commission Africaine, n’avait-elle pas déclaré : « Nos cœurs sont avec les populations des Républiques de Centrafrique et du Soudan du Sud qui font face à des conflits dévastateurs » ?  Après l’aspect protocolaire d’usage qui est l’accueil des nouveaux membres dont les Présidents du Mali, Ibrahim Boubacar Keita, de la Centrafrique, Catherine Samba-Panza, de Madagascar, Hery Rajaonarimampianina qui ont été ovationnés, le Président sortant, le Premier ministre éthiopien Hailemariam Dessalegn cèdera son fauteuil au chef de l’Etat mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz,  élu nouveau Président en exercice de l’Union africaine (UA), pour un mandat d’un an. De l’agriculture, le sommet de l’UA a exhorté tous les Etats membres à tenir leur engagement en consacrant 10 % de leurs budgets nationaux à l’agriculture. Ce qui a pour objectif de remettre « la révolution verte » au cœur des préoccupations fondamentales, afin d’éradiquer la faim et la malnutrition en Afrique. Pour que l’Afrique, continent des crises alimentaires récurrentes, où les produits alimentaires de base sont inaccessibles pour les populations, tourne dos une bonne fois pour toute, à ce qui n’est pas une fatalité. Pour qu’enfin, les Etats africains ne continuent plus de dépendre de l’aide alimentaire internationale, qu’ils ne règlent plus leur politique agricole sur des appels répétés à la générosité internationale. Pourtant avec ses immenses ressources naturelles et agricoles, le secteur de l’agriculture peut assurer un réel décollage du continent africain. Au-delà du problème crucial de l’agriculture, le sommet a planché sur la brulante actualité relative à la Centrafrique et au Soudan du Sud et des autres points chauds du continent. Quand on sait que l’Union africaine a toujours eu de la peine à boucler son budget de fonctionnement et n’a donc pas les moyens d’aller au front. Car à peine 40 % du budget de l’institution est assuré par les Etats membres dont les grosses contributions viennent du Nigeria, de l’Algérie, de la Libye, de l’Afrique du Sud et de l’Egypte. Les autres 60 % proviennent de l’extérieur grâce à l’Union européenne, la Banque mondiale, le Japon, l’Italie, l’Inde et la Chine. N’est-ce pas la Chine qui a construit gracieusement le nouveau siège de l’Union ? Le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, élu pour un an, nouveau président en exercice de l ’ Union Africaine.

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Trois autres pays font également leur entrée dans le bureau de l’UA pour un mandant d’un an. Ce sont le Zimbabwe, Etat-membre de la Communauté de Développement d’Afrique Australe (SADC), comme premier Vice-président, la République Démocratique du Congo (RDC) pays de l’Afrique de l’Est, en tant que deuxième Vice-présidente et le Nigeria comme troisième Vice-président. En observant attentivement les choix au sommet de l’institution, s’agissant de la Présidence et de la Vice-présidence, ne constate-t-on pas une légèreté dans ces choix et n’est-on pas tenté de se poser des questions ? Comment le Zimbabwé, un pays avec Robert Mugabé qui a tourné carrément le dos à la démocratie et dont le Président s’agrippe au pouvoir contre vents et marées, peut-il être le choix des chefs d’Etats africains ? Et aussi la Mauritanie qui, au 21ème siècle, pratique encore l’esclavage ? Lorsque ces personnalités parleront d’égalité des peuples, de solidarité et de démocratie, quel crédit accorder à leurs discours ? Dès son élection à la tête de l’organisation panafricaine, le Président mauritanien s’est engagé à promouvoir les objectifs de l’UA, consistant surtout au renforcement de la place de l’Afrique sur la scène politique mondiale. Le pourra-t-il avec le mal et la persistance de l’esclavage qui se poursuivent toujours en Mauritanie malgré son abolition en 1981 ? La Mauritanie, république islamiste, compte entre 10 et 20 % de sa population totale qui serait en esclavage. Ce sont les descendants des Noirs asservis, il y a plusieurs générations, qui sont appelés aujourd’hui  ‘’Maures noirs’’ ou ‘’Haratine’’ et qui travaillent encore comme esclaves pour les ‘’Maures blancs’’  ou ‘’Bidhan’’. À côté de ceux-là, d’autres communautés noires autochtones dont les Peuls, les Soninké et les Wolof subissent cette honteuse pratique. Les experts estiment que la proportion d’esclaves dans la population totale de la Mauritanie est la plus élevée du monde. La pratique de l’esclavage est toujours courante en Mauritanie même si elle est considérée comme un crime depuis une réforme de la Constitution en 2012. Jusqu’alors, elle a toujours été jugée par des tribunaux ordinaires. C’est depuis 2007 qu’officiellement, les personnes reconnues coupables d’esclavagisme, tomberaient sous le coup de peines allant jusqu’à dix ans de prison. Mais la législation contre l’esclavage n’est quasiment jamais appliquée en Mauritanie. Voilà le nouveau visage de l’UA offert à l’Afrique et au monde, par le 22ème sommet de l’institution, qui s’est déroulé à Addis-Abeba du jeudi 30 au vendredi 31 janvier 2014. Ainsi va l’Afrique avec ses contradictions.

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