Interview – Jean Louis Abounoua : Le Parti Unifié Va Taire Les Ambitions

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Entretien, de l’Appel de Daoukro lancé le 17 septembre dernier par le président du PDCI-RDA. Et annonce les journées d’hommage aux présidents Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara que compte organiser le TRIE le1er novembre et le 13 décembre prochain.

Le Patriote : Honorable, après lʼAppel de Daoukro, les cadres du PDCI notamment ceux du bureau politique dont vous êtes membre, ont organisé des tournées pour expliquer aux militants le bien fondé de cet appel. Les militants de votre parti adhèrent-ils à cet appel ?

Louis Abounouan : LʼAppel de Daoukro remporte aisément lʼadhésion de la grande majorité des militants et sympathisants du PDCI-RDA. La direction du parti, à travers le secrétariat exécutif, a mis sur pied135 délégations qui ont parcouru lʼensemble du pays. Elles sont en train de déposer leur rapport. Pour ce qui est de la région de Gbêkê, ma région, je puis vous dire que la mobilisation a été totale de même que sur tout le territoire national. Je pense que le bureau politique va suivre cette donne. Après le bureau politique, il y aura donc une convention du PDCIRDA qui va désigner clairement le président Alassane Ouattara comme le candidat du PDCI-RDA. Nous irons ensuite à une convention PDCI-RDR ou RHDP pour désigner le président Ouattara comme le candidat unique du RHDP. LʼAppel de Daoukro nous réjouit dans la mesure où le 17décembre 2013 à lʼhôtel Ibis au Plateau en tant que porte-parole des 25députés, nous avons émis le vœu devoir le président Ouattara comme candidat unique du RHDP. Avec lʼentrée en scène du président Bédié, nous avons reçu un renfort de taille pour remporter la mise.

LP : On vous a vu avec le G25et ensuite avec le TRIE faisant la promotion de la candidature unique. Nʼest-ce pas une satisfaction personnelle ?

LA : En politique, ce quʼon gagne, cʼest la satisfaction morale. Les Ivoiriens doivent apprendre à faire la politique sur le modèle occidental. Car en Occident, la politique, cʼest le combat des idées. Lorsque vous menez un combat et quʼil triomphe, vous avez la satisfaction morale dʼappartenir à la majorité qui a triomphé. Au départ, on nous a traités dʼopportunistes politiques. Mais un opportuniste, cʼest celui qui perd un combat refuse de lʼaccepter et se range du côté de la majorité. Nous sommes dans une situation de satisfaction morale. Car nous avons engagé des combats et non des moindres qui portent aujourd’hui leurs fruits. Lʼhomme ne doit pas avoir lʼattitude de lʼautruche. Il doit pouvoir sʼexprimer sur les sujets du moment qui touchent la vie de son parti et de sa nation. Et cʼest ce que nous essayons de faire depuis le coup dʼEtat de 1999, où nous avions mis en place une structure pour le retour du président Bédié. Lorsquʼil est rentré, nous avons été de ceux qui ont lutté pour quʼil reste à la tête du parti. Au dernier congrès du PDCI, tenu lʼannée dernière, nous avons encore exprimé notre position. Le président Henri Konan Bédié a triomphé de ce 12ème congrès et nous en sommes sortis avec plusieurs résolutions notamment que le PDCI ait son candidat et quʼil demeure dans lʼalliance RHDP. Le président Bédié a penché pour son jeune frère Alassane Ouattara, qui a souhaité rempiler un second mandat. On sait que le président Ouattara est un militant du RHDP et que le PDCI a réaffirmé son engagement dans cette alliance. Donc le président Bédié nʼest pas en dehors des résolutions du congrès. Ila fait lʼAppel historique de Daoukro qui va au-delà des autres partis membres de lʼalliance RHDP. Cet appel sʼadresse à lʼensemble des Ivoiriens. Il a indiqué la voie du rassemblement des enfants dʼHouphouët Boigny. Nous sommes donc satisfaits des deux combats que nous avons menés. Dʼabord avec le G25 pour la candidature unique et aujourd’hui avec une touche particulière au niveau du parti unifié. Ces deux idées sont le sens de lʼAppel de Daoukro. Nous sommes heureux de ce combat. Cʼest pourquoi le samedi 1ernovembre 2014, dans la région de Bouaflé, nous allons rendre hommage aux présidents Bédié et Alassane Ouattara, au stade de la ville. Et le 13 novembre à Dimbokro dans la région du NʼZi, sur la terre natale du président Ouattara.

LP : A vous entendre, on penserait que la candidature unique est quelque chose dʼacquis. Alors quʼil y a encore des contestations au sein de votre parti politique, le PDCI…

LA : Soyez tranquille, la candidature unique est désormais un acquis. Il reste trois défis à relever. Il sʼagit du taux de participation qui doit être à la dimension du RHDP, du score du président Alassane Ouattara qui, nous lʼespérons, aura au minimum 80 %des voix et le 3ème défi sera lʼaboutissement à un parti unifié dont les deux piliers seront le PDCI et le RDR. Désormais la candidature unique est derrière nous.

LP : Que répondez-vous à ceux qui vous accusent de tuer la démocratie en imposant un candidat unique ?

LA : En quoi le consensus tue la démocratie ? Au contraire, le consensus sublime la démocratie. Notre objectif est que les enfants de la philosophie houphouëtienne se rassemblent autour du président Ouattara car il a montré quʼil est un leader charismatique. Sa vision est de faire de la Côte dʼIvoire un pays émergent à lʼhorizon 2020. Il a une équipe RHDP qui gagne et qui est au travail pour le pays. Après le travail dʼHercule abattu par le gouvernement RHDP, les autres partis membres doivent aller au-delà de la candidature unique. Il faut donner une seconde chance à la Côte dʼIvoire après le miracle économique du président Félix Houphouët Boigny. Rappelez-vous quʼen 1951, le président Félix Houphouët-Boigny a réussi à mettre autour de lui tous les fils de la Côte dʼIvoire pour bâtir la nation. Il y a eu donc un premier consensus national des partis de sorte que la Côte dʼIvoire soit ce quʼelle est aujourdʼhui. Lequel consensus nous a produit 40 ans de stabilité, de paix et de développement. En 1990, il y a eu la rupture de ce consensus. Les résultats de cette rupture ont été catastrophiques pour la Côte dʼIvoire. Nous avons eu le boycott actif, le coup dʼEtat militaire, la rébellion, etc. Le pays a reculé. Depuis que les enfants dʼHouphouët Boigny se sont à nouveau mis ensemble, le pays est sur les rails. Ils sont en train de bâtir les étages de lʼavenir et cʼest cela le plus important. Cʼest ce que nous avons expliqué au FPI et à ses militants. Nous saluons le président Affi NʼGuessan qui se bat contre les faucons de son parti. Aujourdʼhui nous lui proposons le second consensus après celui de1951autour du président Ouattara qui va nous produire indubitablement le second miracle économique. Les signaux sont au vert. Tout le pays est en chantier. Lʼémergence nʼest pas un mirage. Le président Ouattara est celui dont a parlé Houphouët. Parce quʼil a dit quʼil sera celui qui poserait les sillons du développement etquʼaprès lui viendra quelquʼun pour faire aboutir les projets de développement. Aujourdʼhui avec le soutien de son aîné, le président Henri Konan Bédié, qui se positionne comme le Julius Nyerere de la Côte dʼIvoire, nous sommes partis pour sauver cette génération de 1990 qui a été perdue sur lʼautel des ambitions personnelles.

LP : LʼAppel de Daoukro parle dʼalternance or il y a déjà des voix discordances sur le contenu de cette alternance. Selon vous, comment se fera cette alternance au sein du parti unifié ?

LA : Cela va se faire le plus naturellement du monde. Quand on fait une pâte de maïs et quʼelle est suffisamment modelée, il est difficile dʼy voir un seul grain de maïs. Lorsque le RHDP deviendra un parti unifié, on ne pourra plus regarder les différents grains dʼorigine RDR, UDPCI, PDCI, MFA, etc. Parce que le RHDP sera une pâte homogène. En ce moment-là, cʼest un ensemble de cadres qui sera en émulation et cʼest le meilleur qui gagnera. Celui qui se démarquera par son charisme, sa rigueur, son sens du rassemblement et sa vision à soutenir lʼémergence pour aller vers un pays développé, va rassembler et mobiliser autour de lui. Les choses se feront entre 2015 et 2020. A partir de cet instant, moi, je ne crois plus au parti sectaire ou de campement. Le parti village, cʼest le RHDP. Il faut voir la politique dans un grand ensemble. Houphouët-Boigny avait dit quʼil ne croyait pas en lʼhomme providentiel, omnipotent ou omniscient. Mais il croyait plutôt en une équipe. Le RHDP montre, depuis sa création le 18 mai 2005 à Paris, quʼil est une équipe dynamique qui gagne.

LP : Mais tous les membres du RHDP nʼont pas la même vision que vous. Car le secrétaire exécutif de votre parti, le Pr Guikahué Maurice, a maintes fois soutenu que le PDCI reviendra au pouvoir en 2020…

LA : Quand le margouillat veut se coudre un pantalon, il laisse une place pour sa queue. Le Pr Kakou Maurice Guikahué qui a parlé ainsi sait que les cadres du PDCI vont se distinguer au point où celui qui va remplir les conditions indiquées plus haut, soit ce cadre qui remplacera le président Ouattara. Pour moi, il nʼy a pas de contradiction. Autant il le dit, autant les autres partis sʼorganisent. Notre souhait est que la pâte du RHDP soit suffisamment homogène de sorte quʼon ne puisse plus regarder son parti dʼorigine.

Jean Claude Coulibaly

Le Patriote

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