Lutte Pour Le Contrôle Du FPI: Or Donc, Affi N’Guessn N’est Pas Seul

0
4

Dans son parti, certains voient en lui le prophète qui prêche dans le désert, comme Jean-Baptiste.

D’autres, par contre, lui prédisent une fin tragique de parricide à la Britus. Pour ces derniers, le sort de PascalAffi N’Guessan sera vite scellé au prochain Congrès du FPI. Les tenants de cette thèse s’appuient sur le cinglant désaveu qu’avait essuyé le président du Front populaire ivoirien lors du dernier comité extraordinaire mi-septembre. On se le rappelle.

L’ancien Premier ministre avait été mis en minorité ce jour-là, à l’issue du vote pour le retrait des représentants de l’opposition de la Commission électorale indépendante.135 délégués contre 118 avaient donné leur quitus pour qu’Alain Dogou et ses camarades ne siègent plus au sein de l’institution chargée d’organiser les élections en Côte d’Ivoire. Mieux, depuis l’appel de Mama, les anti-Affi restent convaincus que le glas a définitivement sonné pour l’ancien maire de Bongouanou. Cet appel, il faut le rappeler, souhaite que le président Laurent Gbagbo soit non seulement le candidat du FPI en 2015.

Mais qu’il soit également le président du parti qu’il a dirigé de 1990 à 2000. Le 31octobre dernier, Michel Gbagbo, son fils aîné, s’est rendu devant le comité de contrôle pour officialiser cette candidature.

Dans sa démarche, cette candidature, au-delà de son caractère symbolique, visait en réalité à couper l’herbe sous les pieds de Pascal Affi N’Guessan. « Aucune autre candidature ne doit contrarier Laurent Gbagbo », avait menacé le ministre Alphonse Douati, le week-end dernier. « Affi ne doit pas être candidat », avait renchéri le même weekend le président de la jeunesse du FPI, Justin Koua, au cours d’un meeting à Saïoua. Mais, avec le dépôt de la candidature de leur président, c’est toute la stratégie des irréductibles du FPI qui vient de tomber à l’eau. Pire, vu les caciques de l’ex-parti au pouvoir qui sont venus l’accompagner devant le comité de contrôle pour traduire en acte cette candidature, l’on peut aisément avancer que la partie est loin d’être gagnée pour les partisans de l’Appel de Mama. Le mercredi dernier, le monde entier a vu que Pascal

Affi N’Guessan n’est pas seul. La présence de l’ancien directeur général du Port autonome d’Abidjan, du Pr Alphonse Voho Sahi, ancien conseiller spécial de Gbagbo, des ministres Raymond N’Dori Yapi, Alcide Djédjé, Amani N’Guessan, Komoé Augustin pour ne citer que ceux là montre clairement que les lignes sont en train de bouger au sein de l’ancien parti présidentiel. Ces cadres, comme tout le monde en Côte d’Ivoire le sait, ne comptent pas pour du beurre et leur présence aux côtés du natif de Bongouanou vaut tout un régiment. Marcel Gossio a été l’un des principaux financiers de la refondation. Sa position privilégiée au Port, à l’époque, lui permettait de financer toutes les actions des « jeunes patriotes». C’est un secret de polichinelle. Il était l’un des soutiens financiers de Charles Blé Goudé, le chef de la galaxie patriotique. Même si aujourd’hui le concerné, aujourd’hui dans les griffes de la justice pénale internationale, réfute ce titre. Marcel Gossio a également largement contribué au financement des activités de son parti dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire, sa région d’origine. Beaucoup de cadres et de militants du FPI, dans cette partie de la

Côte d’Ivoire et même au-delà, lui sont redevables. Son choix comme directeur de campagne par Pascal Affi N’Guessan n’est donc pas fortuit. Il en est de même pour le Pr Voho Sahi. Son statut de porte parole pour la campagne d’Affi, il le vaut certainement pour ses qualités d’idéologue et de politologue. Le Pr Voho Sahi, il est important de le rappeler, était celui qui écrivait les discours de Laurent Gbagbo. Un atout de taille qui ne manquera donc de peser dans les débats au moment opportun. A ces deux personnalités, il faut ajouter le Pr Raymond N’Dori, ancien ministre de la Construction et de l’Urbanisme, Alcide Djédjé, ancien ministre des Affaires étrangères, et tous ceux qui ont compris que le FPI qui, est à la croisée des chemins, a aujourd’hui plus que jamais, besoin de faire son aggiornamento, s’il veut encore exister en tant que parti de masse sur lʼéchiquier politique ivoirien. C’est le cas de l’indiquer. Le prochain Congrès du FPI que les anti-Affi annoncent à cor et à cri comme sa mise à mort, risque d’être leur Waterloo. L’hallali ne sonne certainement pas pour celui qu’on pense. Car, apparemment, le désert du prophète est en train de fleurir. Si ce n’est pas déjà le cas.

Jean Claude Coulibaly

Le Patriote

Auteur :

Source :

Commentaires facebook

Mettez votre commentaire

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here