LOME, 24 avril (Xinhua) — Au total 3,5 millions d’électeurs togolais vont sceller ce samedi le sort de cinq candidats en lice pour la présidentielle togolaise, dont le président sortant Faure Gnassingbé, qui, arrivé au pouvoir depuis dix ans, brigue un troisième mandat.
Faure Gnassingbé, qui fait figure de favori de l’élection présidentielle, affrontera quatre candidats de l’opposition, qui sont Jean-Pierre Fabre du Combat pour l’alternance politique (CAP)- 2015, Gerry Taama du Nouvel engagement pour le Togo (NET), Aimé Gogué de l’Alliance des démocrates pour le développement intégral (ADDI) et Mouhamed Tchassona Traoré du Mouvement citoyen pour la démocratie et le développement (MCD).
Durant sa campagne électorale de deux semaines, le président sortant a silloné toute l’étendue du territoire pour convaincre l’électorat de son programme de société.
En se fondant sur l’assise de son parti Union pour la République (UNIR), qui occupe 62 sièges sur 91 à l’Assemblée nationale, Faure Gnassingbé, promet de parachever une oeuvre de reconstruction et de modernisation du Togo.
Jean-Pierre Fabre, arrivé en second lors de la présidentielle de mars 2010, est le principal rival de Faure Gnassingbé.
Le chef de file de l’opposition togolaise a présenté sa vision du Togo en capitalisant, fondamentalement, sur près de 16 sièges obtenus à l’issue des législatives de 2013.
Aimé Gogué table, de son côté, sur sa longue carrière politique, un programme de société centré sur les réformes consititutionnelles et les problèmes d’accès l’eau potable, à l’électricité, ainsi que trois sièges décrochés aux législatives de 2013 dans une coalition de partis d’opposition, qui aurait noyé son audience, pour aller cette fois-ci ravir le fauteuil présidentiel.
Mouhamed Traore met au devant également son long parcours politique et un programme de société qui prône l’alternance et une autre façon de faire la politique au Togo pour se faire élire.
Gerry Taama, le plus jeune de tous les candidats, mise sur sa proximité avec la jeunesse en proposant un programme de société centré sur le partage du quotidien de la population togolaise à l’ épreuve d’un taux de pauvreté d’environ 60% pour enregistrer un lourd score.
Selon des observateurs, la division dans l’opposition togolaise ne peut que favoriser la candidature du président sortant au scutin de samedi à un seul tour.
En fait, les quatre candidats de l’opposition, face à Faure Gnassingbé, se sont engagés dans la conquête du fauteuil présidentiel, après l’éclatement d’une union sacrée de l’ opposition, suite à une longue bataille juridique infructueuse au tour de la rétroactivité ou non des réformes constitutionnelles de limitation du mandat présidentiel à deux.
Le scrutin se tient d’ailleurs dans un contexte de mise en garde sans cesse du candidat Jean-Pierre Fabre contre toute tentative de fraude pouvant lui ravir la victoire à cette élection présidentielle d’avril 2015.
Pour attester le caractère transparent, démocratique et libre du scrutin, près de 2.506 observateurs sont mobilisés dont 490 provenant de l’Union africaine, de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) et de l’Institut Gorée.
Au plan national, la société civile a déployé 1.216 observateurs, pendant que le Bureau de la Commission des droits de l’homme des Nations Unies (HCDH) a mis sur le terrain 800 observateurs des droits de l’homme pour servir de système d’alerte précoce des violence.
Sur le plan sécuritaire, 8.000 éléments de la Force élection présidentielle de 2015 (FOSEP 2015) ont été déployés pour garantir le bon déroulement du scutin dans 8.994 bureaux de vote de 4.112 centres.
Faure Gnssingbé a accédé au pouvoir en avril 2005 à la faveur d’ une élection présidentielle anticipée, suite au décès le 5 février 2005 de son père le général Gnassingbé Eyadèma qui a régné sur le Togo de 1967 à 2005, soit 38 ans.
Xinhua
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