Remorquage des véhicules en panne à Abidjan : Les témoignages et plaintes des victimes d’un business juteux.

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Le remorquage des véhicules tombés en panne sur les grands axes routiers dans le District autonome d’Abidjan par des sociétés privées de dépannage suscite le mécontentement des automobilistes.

L’absence de tarification et de conditions claires des prestations fournies par les sociétés de dépannage et de remorquage provoquent de vives altercations entre automobilistes et agents remorqueurs sur les routes. Les tarifs et conditions de remorquage varient d’une commune à une autre. « La mairie de Yopougon a fait remorquer mon véhicule à 145.000 FCFA. Un document produit par la mairie coûte 20.000 FCFA. Je me suis rendu à l’entreprise Ivoire dépannage express (Ide) pour payer 120.500 FCFA pour sa prestation. Avant de rentrer dans leur garage, j’ai trouvé des agents sabots. Ils vous prennent 2000 FCFA. J’ai les reçus », s’est offusqué Patrick K. K. Pour K. Hamed, fonctionnaire, le problème se trouve au niveau de l’Etat : « Il y a un véritable désordre s’articulant autour d’une course effrénée vers l’argent. Entre le district, les mairies et le ministère des transports, qui fixe les prix ? » S’interroge-t-il. « La direction de la mobilité du transport parle de 40.000 FFCA, le district d’Abidjan dit pour sa part 25.000 FCFA. On ne sait pas qui suivre. Beaucoup de sociétés fictives sont en partenariat dans les communes avec les mairies relativement au remorquage», relève-t-il. Un responsable d’une société de dépannage avec qui nous avons échangé n’a pas reconnu l’abus dont ils sont accusés : « Quand un automobiliste est en détresse du fait d’une panne sèche, d’une crevaison de pneu ou d’un problème de chauffage, nous lui portons assistance s’il a les outils nécessaires. Dans le cas contraire, nous sommes obligés de le remorquer vers la fourrière. Beaucoup d’automobilistes refusent catégoriquement qu’on les remorque. D’autres nient carrément qu’ils sont en panne alors qu’ils le sont effectivement. C’est de là que naissent très souvent les disputes entre nous. Nous avons tous nos papiers pour exercer », s’est-il défendu. Selon un agent du District autonome d’Abidjan, joint par téléphone, les montants des contraventions sont fixés en fonction de plusieurs paramètres. Notamment le type de véhicule, la période, le poids et le contenu du véhicule. Selon notre interlocuteur, le rôle de ces sociétés est d’abord d’assister. Ensuite, suivent le dépannage et le remorquage des véhicules en panne.Etat et syndicalistes impuissantsLe Haut conseil du patronat des entreprises de transport routier, la direction générale des transports terrestres et de la circulation (Dgtcc), l’Observatoire de la fluidité des transports (Oft), la Fédération des entreprises de dépannage de Côte d’Ivoire (Fedci), le district autonome d’Abidjan et les 13 mairies du District d’Abidjan, malgré leur bonne foi, n’arrivent pas à mettre de l’ordre et la sérénité dans cette activité. Des tarifs consensuels ont été arrêtés mais personne ne veut visiblement s’y plier. Pourquoi ? Cette activité qui a été instaurée pour éviter que les pannes de véhicules ne compromettent la fluidité de la circulation sur les grands axes routiers du District autonome d’Abidjan est loin d’être efficace. Elle est même très décriée par les automobilistes dénonçant pour la plupart un abus et une forme d’escroquerie.

Auteur : Yapi Coulibaly

Source : Lementor.net

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