La pénurie d’eau de ces derniers jours, dans les quartiers de Dakar (capitale sénégalaise) a été un calvaire pour les populations. Entre la société privée chargée de la distribution de l’eau (SDE), filiale d’un consortium français et le gouvernement sénégalais, c’est le dialogue de sourds. Informé du bourbier, le président Macky Sall a dû écourter son séjour aux États Unis pour prendre le dossier en main. Pour combien de temps ?
Le régime Macky Sall fait face à sa première grande crise sociale depuis son arrivée au pouvoir en 2012. L’affaire de la pénurie d’eau qui met sens dessus-dessous le pays et baptisée Water Gate où Aqua Gate (pour reprendre nos confrères du site panafricain, Xibaru.com ) tourne en eaux de boudin. Depuis plusieurs jours, les habitants dakarois prennent leur mal en patience et font des pieds et mains pour trouver le liquide précieux. Les explications des autorités de la SDE, société en charge de la distribution d’eau semblent ne pas convaincre le gouvernement sénégalais qui évoque une fuite à lavant et une défaillance technique inadmissible. Les mots ont été durs du côté de la Primature pour décrier cette situation chaotique indescriptible.
Intransigeante, le chef du gouvernement, Mme Aminata Touré, surnommée la Dame de Fer à Dakar, a fustigé les manquements techniques du constructeur de l’ouvrage devant desservir l’eau aux agglomérations de la capitale. << Il est inadmissible de constater ces dysfonctionnements dans la distribution d’eau alors que la durée du contrat d’affermage expire en 2034 >> assène le Premier ministre. En clair, le gouvernement devra commanditer un audit très rapidement pour situer les responsabilités. Mais, le hic est que dans la gestion de ce dossier, les deux sociétés, SDE et SONES se renvoient la balle et cherchent à se disculper.
Selon le quotidien sénégalais, Libération, la Plateforme pour le Développement et les Droits humains (Pladh) demande la traduction en urgence en justice, de toutes les personnes impliquées dans la pénurie d’eau à Dakar et estiment que plus deux millions de sénégalais sont privés de cette denrée vitale. Le mouvement de contestation populaire, Yen a Marre, qui a beaucoup œuvré au départ de l’ancien président Abdoulaye Wade lors de l’élection présidentielle de 2012 est entrée dans la danse. Selon Fadela Barro, l’icône de la vigie populaire sénégalaise, le régime Macky Sall a géré cette crise d’eau avec légèreté et mépris. Les premiers dégâts collatéraux de cette poudrière sociale, des foules exaspérées ont pris le contrôle de certains quartiers de la capitale et mis le feu aux poudres. Dakar offre un spectacle désolant et hideux: voitures et pneus calcinés jonchant les artères ça et là sous les yeux impuissants des forces de sécurité. Le chef de l’Etat, Macky Sall rentré d’urgence à Dakar écourtant son séjour américain a juré la main sur le cœur de sévir.
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