« Rétablir une image juste »

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Selon l’enquête menée pour le compte du Conseil des investisseurs français en Afrique, la France ne se situait ainsi, en 2021, qu’à la sixième place des pays non africains les plus appréciés par les « leaders d’opinion » de quatorze nations du continent (loin derrière les Etats-Unis, le Canada et l’Allemagne, mais devant la Russie qui progresse à la huitième place). Et au neuvième rang du classement de ceux jugés comme « les plus bénéfiques », la Chine remportant la première place.

Dans la volonté affichée par l’Elysée de conquérir les cœurs et les esprits, la Conférence des ambassadeurs, qui s’est tenue le 1er septembre, constitue un tournant, selon les diplomates et militaires chargés de mettre en œuvre ce projet. Emmanuel Macron avait alors insisté sur la nécessité d’une « stratégie d’influence » : « On doit être beaucoup plus agressifs, mobilisés » en Afrique, devenue le « meilleur laboratoire » de ce que les militaires nomment la guerre informationnelle.

A cet effet, l’ancienne ambassadrice au Ghana, Anne-Sophie Avé, a été nommée « ambassadrice pour la diplomatie publique en Afrique » avec la mission de « rétablir une image juste de la France ». Assistée de deux agents à Paris et en étroite collaboration avec l’armée, avec laquelle « un écosystème s’est structuré », selon les termes d’un officier, celle-ci attend encore de rencontrer son public. Son compte officiel d’« ambassadrice pour la diplomatie publique en Afrique » recensait 1 983 abonnés sur Twitter, le 3 novembre. Selon nos informations, des ambassades sur le continent ont récemment reçu le renfort de fonctionnaires chargés de répondre, sous pseudonyme, aux attaques. « On ne veut pas faire comme nos adversaires. On s’interdit de mentir, de manipuler ou de calomnier. Nous faisons en revanche un effort pour nourrir les médias locaux », assure la même source militaire.

En ces temps où les opinions se fondent en partie sur des informations aussi douteuses qu’orientées, personne n’est en mesure de dire si, dans cette expression de rejet, la France subit un passage obligé de bouc émissaire dans sa relation historique avec l’Afrique ou si elle assiste, peut-être bien davantage qu’au moment des indépendances, à la disparition du lien qui l’unissait à son ancien empire colonial. Emmanuel Macron, dans sa volonté de solder les comptes du passé, aurait-il été trop bien entendu ?

Auteur : Cyril Bensimon

Source : Lementor.net

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